Crédit photo : Clément Tissot Photographe
Crédit photo : Clément Tissot Photographe

Vincent, Alternatives Territoriales Orléans

Mélanie est membre du groupe Alternatives Territoriales Orléans.
Je m’appelle Vincent Lombard, j’ai 32 ans, j’habite à côté d’Orléans. Je suis impliqué dans le mouvement Alternatiba / ANV-COP21 depuis juin 2018, date du passage du Tour Alternatiba, à Orléans.

 

Pourquoi as-tu décidé de t’engager avec Alternatives territoriales ?

Avant de m’impliquer dans Alternatives Territoriales en septembre 2019, j’avais participé au décrochage du portrait présidentiel dans une mairie de l’agglomération orléanaise. On a eu un procès qui fut (malgré notre condamnation par la justice) une belle victoire en termes de mobilisation et d’écho médiatique. Si cette condamnation aurait pu m’inciter à ne plus participer à des actions de désobéissance civile, c’est plutôt l’envie de rebondir, de me réinventer et de renouveler ma façon de militer, qui m’a conduit vers le plaidoyer citoyen. D’ailleurs, j’ai toujours été admiratif des collectifs citoyens, comme celui du Pays Basque (Bizi!), qui ont su faire évoluer leurs territoires en installant un véritable rapport de force auprès des élu·es. J’avais envie de reproduire cette dynamique à Orléans alors j’ai proposé une action dans le cadre des municipales à mon arrivée dans le groupe Alternatives Territoriales.

 

Concrètement, quel rôle as-tu dans ton groupe ? 

Je fais partie du noyau dur du groupe composé de 5-6 personnes. Je m’occupe surtout de la coordination, la communication, des publications sur les réseaux sociaux et des contacts avec la presse en tant que porte-parole (en binôme). Les autres personnes sont chacune spécialisée sur une des 4 mesures de notre Pacte. Par ailleurs, notre collectif est composé de plusieurs associations locales et collectifs citoyens : Alternatives Territoriales, Alternatiba Orléans, Youth For Climate Orléans, SPLF 45, le collectif À l’Eau Citoyenne et Ingré-Ormes 2030.

 

Quels objectifs est-ce-que ton groupe s’est fixé et quelles sont vos prochaines grandes échéances ?

Notre Pacte, élaboré pour les municipales, portait sur quatre grandes thématiques : rénovation énergétique des bâtiments résidentiels, gestion publique de l’eau et de l’assainissement, transports et alimentation. À l’origine, notre groupe Alternatives Territoriales faisait du plaidoyer uniquement sur la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels. Dans ce cadre, on a élargi notre champ d’action avec l’aide d’autres associations locales. Mais pour la suite, on a décidé de se concentrer à nouveau sur notre thème de prédilection : on va proposer une rencontre au vice-président de la Métropole en charge du Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) pour lui reparler des engagements pris. Pour le futur, on veut aussi maintenir notre coalition avec les différentes associations partenaires du Pacte, pour faire chacun·es du suivi des engagements, mais conserver un front commun. 

 

Quelles mobilisations a fait ton groupe en amont des municipales ?

On s’est surtout concentré sur notre Pacte pour une transformation écologique, que l’on a créé nous-mêmes. On a élaboré avec les associations compétentes les 4 mesures, déclinées chacune en actions concrètes et accompagnées de fiches techniques. Puis on a rencontré les listes candidates pour leur proposer de s’engager. Enfin, nous avons réalisé un bilan de leurs engagements et un décryptage de leurs programmes. Par la suite, on est allé à des réunions publiques pour interpeller les candidat·es et leur demander des précisions sur leur manque d’engagement ou leur programme flou. Ça a super bien marché, avec notamment une liste qui a envoyé un communiqué juste pour apporter des précisions : c’est un signe fort du poids que l’on a ! On est aussi allé sur les marchés pour tracter notre décryptage des programmes auprès des Orléanais·ses, pour faire connaître notre analyse, et ça a aussi très bien marché avec des retours positifs ! 

Décryptage des programmes

 

Est-ce que tu as eu des déceptions par rapport à la campagne ou à sa réception dans ta collectivité ?

La première déception est le fait que le candidat qui a été élu maire est celui qui avait pris le moins d’engagements ambitieux, même s’il a pris celui portant sur la rénovation énergétique. Par ailleurs, dans la période de nos rencontres avec les listes candidates, nous avons fait face à des reproches : certain·es militant·es nous accusaient de faire le jeu de candidat·es en servant leur entreprise de verdissement de leur programme. Ces gens n’avaient peut-être pas en tête notre stratégie sur le long terme : rencontrer toutes les listes (sans distinction sur les lignes politiques) afin de faire un décryptage des engagements, de montrer les différences et finalement de distinguer les programmes ambitieux du greenwashing. D’ailleurs, les critiques ont disparu à ce moment-là, preuve de notre légitimité et crédibilité pour faire ce travail d’analyse et de notre ouverture vers un public plus large que le cercle des militant·es.

 

Quelle a été une de vos victoires selon toi  ? 

À mon sens, on a réussi à remplir les trois objectifs stratégiques que l’on visait : 1) faire adhérer les listes à notre Pacte (ce qu’elles ont toutes fait sauf une), 2) nos quatre mesures sont devenues des thèmes principaux de la campagne (sûrement grâce au très bon relai dans la presse locale) et 3), de proposer des repères aux citoyen·nes par rapport aux engagements pris et aux programmes. On a su instaurer un rapport de force citoyen et ça c’est une grande victoire ! Plus personnellement, je pense que c’était une démonstration de l’efficacité de la stratégie et de la méthode Alternatiba, en particulier sur la communication. 

 

Personnellement, qu’est-ce que cette campagne t’as appris ou apporté ? 

Je dirais que cette campagne m’a permis de montrer que la répression que j’ai pu subir dans le cadre de Décrochons Macron n’a pas impacté ma détermination à agir, au contraire, elle l’a renforcée et m’a donné l’occasion de la diversifier. J’ai pu mettre en pratique des idées que j’avais en tête depuis longtemps et j’ai pu le faire avec des gens merveilleux qui ont eux aussi apporté leurs idées et ont enrichi ce projet. 

Au final, on a vécu une super aventure collective en réalisant un travail ambitieux, efficace, reconnu et bien relayé par la presse. On a eu beaucoup de retours positifs.

 

Que dirais-tu à quelqu’un qui souhaite s’engager pour la transition écologique et sociale de son territoire, de sa ville ? 

De rejoindre Alternatives Territoriales Orléans

 

Merci d’avoir répondu à toutes nos questions ! Vous pouvez retrouver Vincent et suivre l’actualité du groupe local d’Orléans ici.

 

Découvrez l’intégralité des autres récits sur notre site internet à la page Témoignages du projet Alternatives Territoriales.

 
  • 4 novembre 2020