Résistance - illustration par Justine Thibault pour Alternatiba, et-si.alternatiba.eu
Résistance - illustration par Justine Thibault pour Alternatiba, et-si.alternatiba.eu

Stop aux méga-bassines et à leur monde !

Du 24 au 26 mars 2023 aura lieu dans le Poitou un grand rassemblement pour dire non aux projets de méga-bassines qui se développent partout en France, en particulier dans cette région. Alternatiba et Action non-violente COP21 sont signataires de l’appel à mobilisation – l’occasion pour nous de préciser notre positionnement.

Les méga-bassines, emblème des fausses solutions face au dérèglement climatique

Sur le papier, retenir de l’eau pendant la période hivernale pour pouvoir s’en servir en été quand elle se fait plus rare, paraît être une bonne idée. Sauf que, à y regarder de plus près, cette solution prétendument écologique n’a en fait pas grand chose de vertueux pour le climat et l’environnement, et risque au contraire d’aggraver l’injustice de répartition de l’eau. Ces méga-bassines qui en moyenne s’étendent sur une superficie de huit hectares (l’équivalent de dix terrains de foot), ne se remplissent pas qu’avec de l’eau de pluie, mais constituent leur réserve en pompant directement dans les cours d’eau et les nappes phréatiques.
Et alors que ces dernières sont déjà à un niveau historiquement bas, la fausse solution méga-bassine vient donc aggraver encore un problème auquel nous devons déjà faire face, pour le seul bénéfice de l’industrie agro-alimentaire.

Illustration par Thomas Breheret pour Alternatiba

La lutte contre les méga-bassines, c’est aussi une lutte contre l’injustice et la volonté d’accaparement d’une ressource aussi essentielle que l’eau par une minorité au détriment de la majorité. C’est aussi la lutte pour défendre des besoins essentiels tels que l’alimentation soutenable et l’accès à l’eau potable des citoyen·nes contre le gaspillage et la surproduction de l’industrie. En effet, ces réserves d’eau ont pour seule ambition de maintenir le rythme effréné d’une industrie à bout de souffle, dopée aux pesticides et autres produits chimiques, qui ne cherche qu’à toujours produire plus, en se moquant des conséquences à échelle locale et globale, dont les impacts dévastateurs sur les conditions de vie des paysan·nes.

Une agriculture paysanne et écologique est possible !

Dire non à cette hérésie, c’est dénoncer et rejeter un système qui marche sur la tête. Les méga-bassines ne pourraient pas se creuser sans les subventions par millions des pouvoirs publics. Or, c’est justement de cet argent-là dont on a besoin pour soutenir les cultures paysannes et ainsi réformer en profondeur notre modèle agricole. Il est urgent de changer de système, de délaisser les modes de production que l’on sait néfastes pour la biodiversité, l’humain et les milieux naturels.
L’eau, cette ressource limitée, ce bien commun, ne doit donc pas être captée, privatisée et séquestrée dans ces grands réservoirs dont – comble de l’ironie – elle réussit à s’échapper malgré tout (les pertes liées à l’évaporation sont estimées entre 20 à 60 %). Les méga-bassines sont des fausses solutions, c’est pour cela que nous luttons contre !

Nous sommes convaincu·es qu’il est possible de généraliser une agriculture plus soutenable, reposant sur un modèle d’agriculture paysanne, favorisant la souveraineté alimentaire des territoires, sans pesticides ni engrais de synthèse,  l’agro-écologie, les circuits courts, et la préservation du foncier agricole – avec des manières de cultiver et un choix des cultures qui tiennent compte de la disponibilité limitée de l’eau et du besoin de partager cette ressource avec les autres usages.

Du 24 au 26 mars, on se mobilise !

Certain·es membres d’Alternatiba et ANV-COP21, comme des centaines de militant⋅es fidèles aux principes de non-violence, vont participer à ce grand rassemblement pour faire résonner encore plus fort ce grand “NON” aux méga-bassines et à leur monde.

Dès le vendredi 24 mars au soir, débats et tables rondes viendront alimenter les réflexions autour du droit à l’eau et des luttes paysannes face à la grande machine industrialo-capitaliste.
Le dimanche 26 mars, ces réflexions se poursuivront avec des assemblées de convergence, des conférences, une projection et des concerts.

Concernant la journée du samedi 25, on peut s’attendre à une répression policière au moins aussi excessive que lors de la précédente mobilisation, et à des risques élevés à la fois physiques et juridiques. Le consensus d’action que nous avons l’habitude de proposer lors de nos actions non-violentes n’est pas celui choisi par les organisateurs, mais il semblerait qu’un bloc non-violent et inclusif se constitue avec un consensus d’action propre. En tout cas, nous invitons chacun·e à rester vigilant·e lors de la manifestation et à prendre soin de soi et des autres.

Vous pouvez retrouver le programme complet de la mobilisation ainsi que toutes les infos pratiques sur le site de Bassines non merci.
Et pour plus d’infos concernant la lutte contre les méga-bassines, on vous invite à jeter un œil sur l’article rédigé par nos camarades de Greenpeace France.

Rendez-vous le 24 mars dans le Poitou !

  • 17 mars 2023