Marche pour le futur : Villefranche - Crédit photo : Marc Bermond
Marche pour le futur : Villefranche - Crédit photo : Marc Bermond

Présidentielle: La justice sociale et climatique n’attendra pas cinq ans de plus

Le 19 avril 2022 – Alternatiba prend acte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Fidèle à ses valeurs, il rappelle que son engagement de longue date  pour un monde plus humain et plus solidaire est totalement incompatible avec les idées et comportements xénophobes, racistes, sexistes, homophobes, excluants, discriminatoires, anti-démocratiques ou violents. Alternatiba appelle à faire barrage à la haine et à se mobiliser pour construire un contre-pouvoir. 

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont été placés en tête au premier tour par les électeurs et électrices. Pour Alternatiba, les citoyens doivent maintenant se mobiliser pour faire de la justice climatique et sociale le socle des politiques du prochain quinquennat. C’est une nécessité absolue et vitale, comme le clament les scientifiques depuis des années et comme le montre tout récemment le dernier volet du sixième rapport du GIEC. 

Que dit-il ? Pour avoir une chance de rester sous l’objectif des 1,5°C, il faut réduire fortement, dès aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre (GES) [1]. Cela passe par un développement accéléré des énergies renouvelables, une décarbonation des industries, mais avant tout par un changement massif de nos modes de vie (transport, alimentation, consommation). Les scientifiques le disent : les solutions sont là, à notre portée. En outre, les moyens financiers nécessaires pour tenir cette trajectoire existent déjà mais doivent être mieux orientés [2]. 

Nous ne pouvons pas attendre 5 ans de plus pour agir pour le climat et la justice sociale, nous préconise également le GIEC. Le ou la  prochain(e) président(e) de la République doit sortir la France de l’illégalité climatique [3]. Il ou elle doit engager le pays dans un chemin favorable au climat et à la justice sociale. 

En effet, les plus riches, en France comme dans le monde, sont aussi les plus gros pollueurs. Selon le GIEC, les 10% les plus aisés du globe représentent entre 36% et 45% des émissions de GES [4]. Dans l’Hexagone, les 10% les plus riches émettent quasiment huit fois plus de GES que les plus pauvres [5]. Ces personnes pauvres sont d’ailleurs celles qui subissent le plus les effets délétères du changement climatique: « [elles] sont à la fois plus exposées, plus sensibles à ces impacts et ont une moins grande capacité d’adaptation » indique ainsi un rapport de l’OFCE [6]. 

Acteur de longue date du mouvement climat, Alternatiba rappelle qu’une vraie politique de justice sociale passe nécessairement par une opposition aux discours de haine et de repli sur soi, et par une protection des plus faibles au nom de la solidarité, quel que soit le pays d’origine. Nous sommes donc résolument contre l’extrême-droite, contre son projet, son idéologie et ses valeurs. 

Pour les citoyens et citoyennes, le temps est donc venu de choisir, en conscience. De voter en ayant connaissance des faits et en mesurant la menace fasciste qui pèse lourdement sur cette élection, et qui aurait un impact délétère pour les minorités si elle venait à accéder au pouvoir. Quoi qu’il advienne, le ou la prochain(e) chef(fe) de l’Etat aura des comptes à rendre sur l’absence d’actions concrètes en faveur du climat et la justice sociale. Les mouvements sociaux et climat seront là pour le lui rappeler. Ils invitent d’ores et déjà les citoyens à se mobiliser afin de créer un contre-pouvoir dans l’hémicycle comme dans la rue, tout au long du prochain quinquennat. 

Notes

[1] Pour tenir l’objectif des 1,5°C, les émissions mondiales doivent diminuer de 43% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2019. 

[2] « L’argent ne manque pas, ce sont les incitations à investir en faveur du climat qui font défaut », explique Benoît Leguet, directeur du cabinet I4CE dans cet article.  

[3] Le 3 février 2021, le tribunal administratif de Paris a jugé l’Etat français « responsable » de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le 1er juillet 2021, le Conseil d’Etat a ordonné à la France de prendre, sous 9 mois, toutes les mesures nécessaires pour respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris. Le 31 mars 2022, le gouvernement n’avait transmis aucun document en ce sens au Conseil d’Etat. 

[4] Voir: Giec: les plus riches représentent près de la moitié des émissions | Le HuffPost .

[5]Voir: Est-il vrai qu’en France, les 10% les plus riches émettent huit fois plus de CO2 que les 10% les plus pauvres ? – Libération

[6] Lire Inégalités mondiales et changement climatique 

  • 19 avril 2022