Climat : pourquoi agir ?
Dérèglement climatique : quel est le danger ?
Le dérèglement climatique menace nos conditions de vie sur Terre. Les scientifiques sont unanimes : le dérèglement climatique est un fait et les activités humaines en sont la cause.
Le danger, ce n’est pas seulement la disparition des ours polaires ou quelques degrés de plus au printemps. Le danger, ce sont des canicules, des inondations, des feux de forêt plus fréquents et plus intenses. C’est l’élévation du niveau de la mer, la chute de la biodiversité, de la fertilité des sols et des réserves en eau potable, l’apparition de nouvelles maladies. Ce sont de vastes régions du monde qui vont devenir invivables, alors qu’elles abritent aujourd’hui des millions de personnes.
Tous ces phénomènes vont porter atteinte à nos conditions de vie. Ils provoqueront des famines, des déplacements de population gigantesques, des conflits, voire des guerres pour le contrôle des ressources vitales. Dans ces conditions, il sera encore plus difficile de renforcer la paix, l’égalité, la liberté, la justice et la solidarité !
Ces perspectives sont terrifiantes ; qui peut rester neutre face à de tels constats ? Qu’y a-t-il de plus important que de pouvoir vivre décemment sur notre planète ? Comment accepter que le monde devienne invivable dans quelques décennies ? Comment justifier que les populations les moins responsables d’émissions de gaz à effet de serre soient les plus exposées aux catastrophes climatiques ? Qu’en penseront nos enfants, nos petits-enfants ? À nos yeux, cette situation est totalement inacceptable.
Le dérèglement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité ait été confrontée. Nous ressentons le devoir d’être à la hauteur, nous devons agir collectivement pour réduire autant que possible l’ampleur de la catastrophe. Chaque dixième de degré compte. Nous pouvons encore changer les choses. À condition d’agir dès maintenant. Et radicalement.
Pourquoi agir maintenant ?
Le dérèglement climatique s’aggrave de jour en jour, et certains dégâts sont déjà irréparables. Le réchauffement de la planète modifie des équilibres naturels très sensibles. À partir de certains seuils, les phénomènes climatiques deviendront incontrôlables : le dérèglement climatique s’aggravera alors de lui-même, quoi qu’on fasse ! Par exemple, la fonte des terres gelées de Sibérie libérera des gaz qui réchaufferont l’atmosphère, ce qui fera fondre encore plus les terres gelées, etc. Nous devons tout faire pour ne pas franchir ces seuils critiques.
C’est maintenant que nous avons le plus de moyens d’agir. Plus le temps passe, plus notre marge de manœuvre se réduit.
Nous sommes la génération climat ! Nous n’avons pas choisi cette situation, mais nous vivons un moment crucial : ce que nous ferons, ce que nous ne ferons pas, ce que nous laisserons faire, déterminera les conditions de survie de l’humanité et de la plus grande partie de la biodiversité telle que nous la connaissons. C’est parce que nous avons pris conscience de cela que nous avons commencé à nous organiser, à nous mobiliser, à convaincre autour de nous d’en faire de même !
Photo : Johanne Romezin
Pourquoi agir radicalement ?
Le dérèglement climatique ne vient pas de nulle part. La croyance en une croissance économique infinie dans un monde fini conduit à la destruction écologique de la planète. La production croissante de biens matériels et de technologies toujours plus complexes nécessite toujours plus d’énergie fossile, toujours plus d’énergie tout court. Sans que cela améliore le bien-être général.
L’organisation de nos sociétés, de notre système politique, de nos entreprises se base sur cette croyance. Au mépris de l’évidence des limites physiques. Depuis des dizaines d’années, les décideurs politiques, les dirigeants des grandes entreprises, les plus riches ont une responsabilité majeure dans l’apparition et l’aggravation du dérèglement climatique. La vie en surabondance d’une infime minorité de super-riches se fait au détriment du bien-être de milliards d’autres personnes et de la planète. Aujourd’hui encore, ils et elles ne prennent pas leurs responsabilités et nous entraînent dans une fuite en avant…
Nous ne retrouverons pas un niveau de vie soutenable pour la planète en maintenant les modèles économiques et les modes d’organisation qui nous ont mené·es au désastre. La solution ne viendra pas des voitures à hydrogène, des (mini-)centrales nucléaires ou des dispositifs de compensation carbone. Il nous faut repenser nos besoins, réduire notre consommation d’énergie, réorganiser les territoires, planifier la reconversion de secteurs d’activité entiers sans laisser personne sur le carreau… Autant de choix de société compliqués mais vitaux. La bonne nouvelle, c’est que c’est possible !
Les alternatives existent !
Inutile d’attendre des innovations technologiques qui n’arriveront peut-être jamais. Les solutions existent déjà et sont déjà expérimentées par milliers dans tous les territoires et dans tous les domaines : agriculture et alimentation, énergie, transport, habitat, économie…
Non seulement elles permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais elles dessinent une société beaucoup plus désirable que celle imposée par le système actuel. Une société basée sur la coopération, le partage et la solidarité plutôt que sur la compétition et l’individualisme ; sur les liens humains plutôt que sur les biens matériels ; sur la sobriété heureuse plutôt que sur la surconsommation délétère.
La généralisation de ces alternatives revient à changer les fondements mêmes du système et de notre mode de vie, aux niveaux individuel, collectif, territorial, global. Il s’agit de changer de fond en comble nos modes de production, de consommation, d’aménagement du territoire, de partage du travail et des richesses. Il s’agit de sortir du système néolibéral, capitaliste, productiviste et extractiviste. Sortons de cette logique de surconsommation et de croissance matérielle infinie.
C’est cette vision de changement radical que nous résumons avec le slogan Changeons le système, pas le climat !
Pour que les alternatives aient une chance de devenir la norme avant qu’il ne soit trop tard, il faut les rendre accessibles à tou·tes et soutenir leur multiplication. Il nous faut mobiliser le plus grand nombre de citoyen·nes et d’élu·es pour promouvoir ces modes de vie plus soutenables et justes. Chez Alternatiba, nous nous attelons à cela !
Agir pour la justice climatique, globalement et localement
Avec tous ces éléments en tête, une question s’impose : et alors… comment agir ? Comment faire en sorte que les alternatives deviennent la norme ?
Notre point de départ : le changement de société radical qui est nécessaire ne peut être ni injuste ni imposé autoritairement. Il doit se faire avec la volonté d’une grande partie de la population et doit garantir la justice sociale. D’autant que les plus impacté·es par les conséquences du dérèglement climatique sont les plus précaires alors même qu’en France, 50 % de l’empreinte carbone est émise par les 1% les plus riches.
Pour y arriver, nous devons développer ces alternatives et augmenter la pression citoyenne aussi bien globalement que localement :
- Localement, car d’immenses leviers d’action existent dans les territoires et dépendent des décisions prises par les collectivités territoriales. Nous devons faire entendre nos voix pour influencer directement les décisions des collectivités territoriales.
- Globalement, car de nombreux freins au développement des alternatives sont les conséquences de politiques nationales et internationales à la main d’un système capitaliste qui met à mal nos conditions de vie sur Terre. Même si la prise de conscience écologique des citoyen·nes s’amplifie, nous devons continuer à alerter sur les réels enjeux climatiques qui ne sont pas traités sérieusement par les médias d’audience. Pour contraindre nos responsables politiques à prendre des actes concrets pour favoriser l’émergence de territoires soutenables, nous devons augmenter le rapport de force.
Et concrètement ?
Alternatiba, en tant que mouvement et réseau de collectifs locaux, propose d’agir sur plusieurs tableaux :
- Rendre visible les alternatives, par des événements comme les villages des alternatives ou des outils comme Transiscope, afin de faciliter l’information et le passage à l’action des citoyen·nes
- Agir directement pour favoriser le développement des alternatives dans les territoires, par exemple grâce au réseau des Alternatibases
- Faire du plaidoyer auprès d’élu·es locaux pour accélérer la métamorphose des territoires, avec la campagne Alternatives Territoriales
- Mobiliser la population pour créer une pression citoyenne et améliorer le rapport de force, par exemple avec les Marches pour le climat ou les Tours Alternatiba
- Mener la bataille culturelle pour rendre désirable un avenir où les alternatives seront devenues la norme, par exemple avec l’ouvrage Et Si…
Grâce à toutes ces actions, nous cherchons à construire un monde socialement juste et écologiquement soutenable. Leur diversité permet à chacun·e d’entre nous d’agir et de trouver une place qui correspond à ses savoir-faire et à ses envies.
Aux côtés d’Action non-violente COP21, nous cherchons à la fois à faciliter l’émergence des alternatives et à dénoncer celles et ceux qui tentent de les bloquer. Nous allions la construction à l’opposition, nous refusons l’inacceptable et nous préfigurons le monde que nous voulons faire advenir.