Marche climat à Grenoble - Photo : Pauline B
Marche climat à Grenoble - Photo : Pauline B

Nous pouvons résister face au désastre annoncé

Alternatiba et ANV-COP21 appellent à résister à l’extrême droite et au macronisme qui l’alimente, et à saisir l’occasion des élections législatives pour défendre une société écologique, juste et solidaire. Comment ? En se mobilisant massivement dans les urnes les 30 juin et 7 juillet, et dans la rue d’ici là. En rejoignant les collectifs et associations qui construisent cette résistance, et qui font émerger une alternative sociale, solidaire et écologique.

La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron crée un risque énorme de laisser l’extrême droite accéder au pouvoir et ainsi imposer sa ligne anti-sociale, anti-écologique et anti-démocratique. Les politiques macronistes, injustes et brutales, portent une lourde responsabilité dans la montée de la précarité, du désespoir et de la colère, qui nourrissent le vote RN. Alternatiba et ANV-COP21 appellent à se mobiliser massivement dans les urnes les 30 juin et 7 juillet pour résister à la fois à l’extrême droite et au macronisme.

Nous appelons également à organiser et à rejoindre les manifestations partout sur les territoires. Les mobilisations populaires sont cruciales pour casser l’effet de sidération, le sentiment d’impuissance et la résignation qui conduisent une masse critique de gens à s’abstenir lors des élections. Ces manifestations sont nécessaires pour reprendre espoir, dans une ambiance intoxiquée par des discours racistes et stigmatisants, et permettent de (re)tisser des liens et de nous organiser collectivement.

Ces mobilisations doivent être les plus larges possibles, dépassant les cercles politisés. Si l’union des partis de gauche sous la bannière du Front Populaire est un signe d’espoir et une condition absolument nécessaire pour empêcher l’extrême droite comme le libéralisme autoritaire de confisquer le pouvoir, il est indispensable de convaincre largement au-delà des cercles militants de gauche. Nous devons construire une majorité culturelle et politique populaire autour d’un projet de société écologique et solidaire, démocratique, tolérant, non-violent et inclusif. C’est la seule voie permettant de nous adapter collectivement aux impacts du dérèglement climatique en cours, et de réduire l’ampleur de la catastrophe désormais enclenchée.

Quelle que soit l’issue des élections législatives, et pour les batailles militantes et électorales à venir, nous avons besoin d’une majorité culturelle forte au niveau populaire :

  • En cas de victoire de l’extrême droite, car il faudra organiser la résilience et la résistance concrètes à des politiques liberticides inédites, et la mise en œuvre d’un projet de société raciste, homophobe, et discriminant.
  • En cas de victoire du camp libéral autoritaire, car il a déjà largement montré sa détermination à mener un projet anti-écologique et anti-social.
  • Mais aussi en cas de victoire d’un camp progressiste et écologiste. Car même dans ce scénario, il s’agira d’une victoire fragile, dans une société polarisée entre trois blocs irréconciliables. L’extrême droite, même battue dans les urnes, n’aura pas disparu des mentalités. Le capitalisme, même battu dans les urnes, n’aura pas dit son dernier mot, et défendra ses intérêts. Même avec un gouvernement favorable à une politique sociale et écologiste, le changement de système ne pourra se faire qu’avec une grande mobilisation citoyenne dans la durée, pour exercer un rapport de force face aux camps néo-libéraux et réactionnaires. 

Il faut donc élargir les secteurs de la population qui se mobilisent pour la justice, la solidarité et l’écologie. Il faut convaincre, il faut s’ouvrir. Il faut parler un langage que tout le monde peut comprendre.

C’est l’écologie populaire pour laquelle nous nous engageons : une écologie qui entend défendre les intérêts de la majorité de la population plutôt que ceux des plus riches. Mais aussi et surtout, en pratique, une écologie qui parvient à susciter un large soutien, et qui permet aux différentes classes populaires de s’engager concrètement.

Ce projet dépasse l’union des partis politiques, il doit venir de toutes les forces, y compris les forces apartisanes, dont Alternatiba et ANV-COP21 font partie, qui ont un rôle tout aussi décisif à jouer.

Nous devons mailler tous les territoires et les irriguer de réseaux indéracinables pour résister à toute forme de pouvoir menaçant les intérêts vitaux de nos sociétés, et en premier lieu les milieux ruraux et les petites villes où l’extrême droite a fortement progressé, et où l’écologie est beaucoup moins ancrée et moins facile d’accès que dans les grandes villes. C’est ce à quoi nous contribuons pendant les quatre mois du Tour Alternatiba, à chacune des étapes organisées, par des centaines d’associations et de collectifs citoyens.

Engageons-nous toutes et tous en rejoignant les collectifs qui construisent la résistance à l’extrême droite et au système capitaliste destructeurs du vivant et du climat : associations de défense et d’accueil des personnes migrantes, associations de défense des libertés, d’aide aux personnes les plus précaires, de lutte contre les discriminations et anti-racistes, les mouvements pour le climat et l’écologie, les alternatives concrètes dans l’agriculture paysanne, les énergies renouvelables, les monnaies locales, etc.

L’organisation et la solidarité sont nos meilleures armes pour défendre la démocratie, nos droits, la justice sociale, et les conditions d’habitabilité de la planète : ne lâchons rien !

  • 13 juin 2024