La mobilisation a réuni plus 50 000 personnes à Paris – Crédit photo : Hugo Pereira
La mobilisation a réuni plus 50 000 personnes à Paris – Crédit photo : Hugo Pereira

Grève mondiale pour le climat du 15 mars : la jeunesse gronde

En août 2018, la jeune Suédoise Greta Thunberg débutait seule sa grève de l’école et protestait chaque vendredi devant le Parlement de son pays. Aujourd’hui, c’est un mouvement international et massif de mobilisation de la jeunesse qui est lancé. Ce vendredi 15 mars 2019, journée mondiale de grève scolaire pour le climat, des centaines de milliers de  jeunes du monde entier, dont plus de 189 000 dans 226 villes de France, ont fait le choix de sécher les cours pour dénoncer l’inaction des adultes face à l’urgence climatique.

Cette mobilisation a pris des formes variées : marches, actions non-violentes, ramassage de déchets, die-in, etc. Mettant en avant l’urgence de la situation, les jeunes n’ont pas manqué de pointer du doigt l’inaction du gouvernement, la responsabilité des multinationales et l’impossibilité de concilier le système économique actuel et la protection de la planète. Entre autres slogans au ton humoristique tels que “Les calottes sont cuites”, “Ta planète, tu la veux bleue ou bien cuite ?”, ou encore “Le réchauffement climatique, ce n’est pas du second degré”, le message “Prenez vos responsabilités, pas notre avenir” a été repris par des jeunes de toute la France.

La mobilisation a réuni plus 50 000 personnes à Paris – Crédit photo : Hugo Pereira
Blocage de l’Agence Société Générale à Angers

Les jeunes ont montré leur détermination à désobéir face aux structures qui mettent en péril notre avenir, mais aussi à poser les bases d’une nouvelle société soutenable des points de vue environnemental et social. Le siège de Société Générale à la Défense à Paris ainsi qu’une agence à Angers ont été bloqués pour dénoncer le soutien massif de la banque aux énergies fossiles, notamment à celles non-conventionnelles comme le gaz de schiste. Alors que son exploitation est interdite en France depuis 2011, la banque soutient des projets d’exploitation aux Etats-Unis et son importation vers la France. En bloquant cette banque, les jeunes ont dénoncé le fait qu’elle “bloque leur avenir”. À Bayonne, après une marche qui a réuni 1500 personnes, 70 jeunes de 8 à 16 ans ont choisi de remplacer les cours par une formation à l’action non-violente qui leur a donné des clefs d’organisation pour lutter contre les projets mettant leur avenir en péril.

Cet acte de rébellion face à l’autorité, dénonçant l’irresponsabilité des adultes, interpelle les consciences de l’ensemble de la population, et en premier lieu celles des parents, enseignant·e·s et éducateur·trice·s qui n’hésitent pas à affirmer leur soutien.

Elle a aussi fait réagir le gouvernement qui a pris position sur le sujet à plusieurs reprises, et a finalement proposé l’organisation de débats sur l’environnement dans tous les lycées ce vendredi de 16h à 18h. Cette proposition est, une nouvelle fois, révélatrice de l’incompréhension par le gouvernement de l’urgence climatique et du message porté par les jeunes. Plutôt que de proposer des solutions politiques, il propose un nouveau débat. Tentant de surfer sur l’occasion, le Parlement européen a exprimé son soutien à la mobilisation, mettant en avant les dernières décisions prises en la matière. Décisions qui, rappelons-le, sont toujours très insuffisantes au regard de l’urgence climatique.

Via leur mobilisation, les jeunes, de leur côté, font rupture avec le système. Ils et elles remettent en question ce qu’on leur enseigne, et l’avenir que l’école leur réserve, voire pour certain·e·s leur insertion dans le monde professionnel. Déterminé·e·s à sauver leur avenir et à dénoncer l’inaction des responsables politiques et économiques, cette journée s’annonce comme la première d’un printemps climatique et social. Les prochains rendez-vous de mobilisation sont déjà donnés : demain, samedi 16 mars partout en France pour la Marche du siècle et le 24 mai pour la prochaine grève scolaire mondiale !

A Roscoff, même les plus petit⋅e⋅s étaient mobilisé⋅e⋅s
  • 15 mars 2019