Actions sur les aéroports : deux procès à Paris et Bordeaux en 2021
Dimanche 4 octobre 2020, 20h00 – Dans le cadre de la journée d’actions sur les aéroports du samedi 3 octobre à l’appel d’Alternatiba et d’Action Non-Violente COP21, 137 personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue à Paris et Bordeaux. A Roissy, les cinq personnes qui ont passé 33 heures en garde-à-vue après avoir pénétré sur le tarmac, sont convoquées devant le tribunal de Bobigny le 24 juin 2021. Sept activistes sont convoqués le 22 février 2021 devant le tribunal de Bordeaux pour s’être introduits dans la zone sécurisée de l’aéroport à Mérignac et avoir atteint les pistes. Alternatiba et Action Non-Violente COP21 restent mobilisés et feront de ces procès une occasion supplémentaire pour poser le sujet de la nécessaire réduction du trafic aérien au cœur du débat de société – débat alimenté par Bertrand Piccard et Catherine Maunoury dans une tribune publiée dans le JDD ce dimanche.
“Poursuivre en justice des citoyens et citoyennes qui s’interposent de manière non-violente pour dénoncer la construction d’infrastructures d’un autre temps comme le Terminal 4 à Roissy est aberrant. Ils et elles vont bénéficier d’un soutien sans faille de la part de multiples catégories de la population. Scientifiques, jeunes et parents mobilisés face à l’urgence climatique, employés et étudiants du secteur aéronautique, membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, organisations environnementales étaient présents lors des mobilisations ce samedi. Ils le seront aussi ces prochains mois car ces actions de désobéissance civile sont nécessaires pour faire avancer le débat sur l’usage de l’avion face à l’urgence climatique.” déclare Nicolas Nace porte-parole d’Alternatiba.
Dans le Journal du Dimanche, Bertrand Piccard, explorateur et président de la Fondation Solar Impulse, et Catherine Maunoury, présidente de l’Aéro-Club de France, ont signé une tribune appelant à “ne pas se tromper de combat”, en défendant l’idée que le progrès technique permettra au secteur aéronautique de se décarboner. [1] “Le seul avion vert aujourd’hui est celui qui ne vole pas.” leur rétorque Marie Cohuet, porte-parole d’Action Non-Violente COP21.
Les différentes pistes proposées par le secteur aéronautique pour se décarboner se résument soit à des fausses solutions (agrocarburants, compensation carbone), soit à des innovations techniques comme l’avion hydrogène qui ne seront jamais opérationnelles à temps [2]. Le secteur aérien représente plus de 7% de l’empreinte carbone de la France selon le cabinet BL Evolution [3]. Il était en croissance exponentielle avant la crise de la Covid-19, il serait incohérent de ne pas s’y attaquer.
“Ne déplaçons pas le débat au mauvais endroit : pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris, il faudra nécessairement en passer par la réduction du trafic aérien. Nous n’avons pas le choix. Débattons plutôt de la manière dont nous voulons accompagner les travailleurs et travailleuses dans cette transition et adapter nos territoires à de nouvelles manières de se déplacer.” complète-t-elle.
Comme la présidente du Haut Conseil pour le Climat Corinne Le Quéré l’avait signalé dans lors de la publication de leur dernier rapport : “ce n’est pas le moment de soutenir l’aviation coûte que coûte”, il faut au contraire “ouvrir le débat sur le fait de réduire les déplacements en avion.”[4]
[2] Pour en savoir plus, lire le dossier de presse
[3] Cette valeur n’inclut pas la part des visiteurs étrangers, auquel cas cette proportion dépasserait 10%. Voir l’étude de BL Evolution : “Climat, pouvons-nous (encore) prendre l’avion ?”
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