11 janvier 2019 - Distribution d'un
11 janvier 2019 - Distribution d'un "Appel pour un territoire résilient" aux voeux du maire

Focus sur le groupe de Villefranche-sur-Saône et la campagne Alternatives Territoriales

Près de 150 000 personnes se sont mobilisées en France et en Belgique le week-end des 26 et 27 janvier pour exiger des politiques plus ambitieuses et plus justes face à l’urgence climatique ; 2,1 millions de citoyen·ne·s soutiennent par leur signature l’Affaire du siècle : 2019 commence sous le signe de la mobilisation climat. Cette dynamique internationale et nationale se traduit au niveau local par la revendication de mettre en place des politiques climatiques adaptées et justes. Zoom sur le groupe Alternatiba – ANV COP-21 de Villefranche-sur-Saône qui participe à la campagne Alternatives Territoriales.

Se structurer et s’approprier le plan climat 

Créé en décembre 2017, le groupe Alternatiba – ANV-COP21 de Villefranche Beaujolais Saône s’est saisi de la campagne Alternatives Territoriales à l’automne 2018. La démarche regroupe à ce jour près d’une quinzaine de personnes. Leurs objectifs ? Convaincre les élus locaux de reprendre le projet de plan climat local (ou Plan Climat Air Energie et Territoires, PCAET) adopté en mai 2018 pour le rendre plus ambitieux avec des mesures locales concrètes, tout en réalisant des actions de sensibilisation sur l’urgence climatique.

Durant le printemps 2018, la première étape a été de s’approprier le plan climat de l’intercommunalité de Villefranche-Beaujolais-Saône puis de le décrypter. Le groupe s’est donc partagé l’étude du document et avec l’aide des outils proposés par Alternatiba et le Réseau Action Climat, a demandé à rencontrer les élu·e·s en charge. Le bilan de cette étude est clair pour le groupe et Anne-Sophie, membre du groupe local, est formelle : “le projet plan climat adopté est loin de répondre à l’urgence climatique. Il ne fixe aucun objectif clair, les actions proposées ne permettent pas de réduire significativement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre, ni de limiter la perte de biodiversité sur le territoire…”.  

Être reconnu comme un acteur impliqué

A l’automne 2018, la seconde étape est enclenchée : le groupe local rencontre les élu·e·s communautaires en charge du Plan Climat et du développement durable. Les citoyen·ne·s apprennent que le dossier est “en cours d’examen auprès des institutions de l’Etat” et qu’une consultation publique aura lieu plus tard. Il est convenu que le groupe local et la collectivité travailleront ensemble pour que la future consultation publique soit ouverte à toutes et tous et que les propositions soient prises en compte. Lors de cette entrevue, le groupe local remet aux élu·e·s un “Appel pour un territoire résilient” pour les pousser à plus d’ambition et d’actions concrètes. Ce document est également remis à tous les élu·e·s communautaires lors d’une action non-violente menée avec ANV-COP21 devant le conseil communautaire du 29 novembre 2018.

Fin décembre, la position des élu·e·s se fragilise un peu plus.  Le groupe s’active pour organiser avec eux la tenue d’une réunion sur la consultation publique, qui n’est programmée que pour février. En parallèle, l’Etat émet un avis défavorable sur le Plan Climat : l’Agglomération est donc contrainte de revoir son dossier qui devra repasser en vote en Conseil communautaire.

C’est une belle opportunité pour le groupe Alternatives Territoriales de renforcer son plaidoyer auprès des élu·e·s et de la population. 

Novembre 2018 – devant le conseil communautaire

Allier plaidoyer local et mobilisations

Afin de faire connaître leurs positions et de créer plus de lien avec les autres citoyen·ne·s, le groupe se rend à plusieurs  séances des « vœux du maire » pour la nouvelle année 2019. De Arnas à Cogny, de St Etienne-des-Oullières à Villefranche, de Gleizé à Jassans, pendant une semaine les activistes viennent avec des pancartes et des banderoles où est écrit “élus on compte sur vous, comptez sur nous”. En relayant largement chacune de ses actions sur les réseaux sociaux et en interpellant les maires directement dans leurs posts, le groupe pointe du doigt les mesures qui ne sont pas assez ambitieuses dans les plans climat et fait alors preuve d’être  force de proposition. C’est aussi l’occasion pour le groupe Alternatives territoriales de rencontrer les habitant·e·s et d’échanger sur les mesures locales à porter et qui apportent des réponses concrètes à l’urgence de la situation, soulignée dans le manifeste pour un territoire résilient dont plus de 1 000 exemplaires ont été distribués.

31 janvier – Die-in devant le conseil communautaire 

Pour appuyer ce rapport de force grandissant, le groupe réunit de nouveau 33 militant⋅e⋅s devant le Conseil Communautaire le 31 janvier, pour un die-in symbolique visant à faire prendre conscience aux élu·e·s l’urgence climatique et la nécessité d’investir plus de volonté politique dans le projet clé du plan climat, ce que résume le slogan “élus, votre PCAET est retoqué, #IlEstEncoreTemps d’être ambitieux”. L’action est reprise dans Le Progrès et le Patriote Beaujolais.

Construire la représentativité en créant une coalition d’acteurs locaux mobilisés

2019 a donc commencé par une forte mobilisation du groupe qui a grandi en visibilité et en nombre. Le groupe cherche à renforcer le poids de son positionnement et construit donc actuellement une véritable “Coalition climat”, en contactant les associations et structures localement concernées par la lutte contre le dérèglement climatique : AMAP (2), associations locales de recyclage, de défense du vélo, ou associations sociales soucieuses de leurs impacts écologiques… Une coalition s’est mise en selle, et le groupe sera alors encore plus riche en compétences pour aborder les prochaines étapes : la modification du projet en cours et la consultation du public.

11 janvier 2019 - Distribution d'un "Appel pour un territoire résilient" lors des voeux du maire aux citoyen·ne·s
11 janvier 2019 – Distribution d’un « Appel pour un territoire résilient » lors des voeux du maire aux citoyen·ne·s

A la fois force de propositions avec Alternatives Territoriales et force de dénonciation avec ANV-COP21, le groupe de Villefranche-sur-Saône combine différents outils pour atteindre un même objectif : intégrer dans le plan climat des mesures ambitieuses et adaptées au territoire.

  1. obligatoire pour toutes les intercommunalités de plus de 20 000 habitants
  2. Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne


  • 7 février 2019