Une autre société est possible, on la construit ensemble ?

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Crédit photo : Clément Tissot Photographe
Crédit photo : Clément Tissot Photographe

Philomène, Alternatives Territoriales Paris

Philomène fait partie du groupe Alternatives Territoriales Paris.
Je m’appelle Philomène, j’ai 23 ans et suis étudiante. J’étudiais auparavant en Biologie, et maintenant, en Master 2 de politique environnementale. Je fais partie du groupe Alternatives Territoriales de Paris, qui s’appelle La Rue est à Nous, axé sur les questions de pollution de l’air et de mobilité, depuis avril/mai de cette année.

 

Pourquoi as-tu décidé de t’engager dans ce groupe? 

Je désirais depuis longtemps m’engager car Alternatives Territoriales est une campagne locale bien ancrée à Paris . Je me suis impliquée au sein de La Rue est à Nous en tant que bénévole, notamment au moment du deuxième tour des élections municipales en juin 2020. Ensuite, il y a eu un temps de restructuration du groupe, dans lequel j’avais un rôle moteur.

 

Quel est votre fonctionnement?

On a réorganisé notre équipe de 5-6 personnes en différents pôles : Action, Communication, Gestion des forces, Logistique et Relations externes. Il y a un·e coordinateur·ice par pôle et l’ensemble des pôles forment la coordination. Je suis désormais coordinatrice du Pôle action. On fait des réunions sur l’orientation stratégique globale, sur comment articuler les différents pôles. Ensuite, moi spécifiquement, dès que l’on a une journée de mobilisation ou une action, je trouve des personnes pour la réaliser, pour les former, les suivre et coordonner, vérifier que tout se passe bien.

 

En amont des municipales, vous avez fait une action autour d’une école. Est-ce qu’il y a eu d’autres mobilisations?

 

Les activistes et les parents d’élèves se sont mobilisés pour demander une baisse du trafic et une piétonnisation devant les écoles.

Crédit photo : Paul Rembert

Oui, l’action autour de l’école avait pour but de dénoncer la pollution de l’air. La thématique mobilité et transports est déterminante afin de réduire la pollution atmosphérique à l’échelle des communes. C’est un enjeu pour le climat, mais aussi pour la santé et la sécurité des enfants qui fréquentent régulièrement ces zones irrespirables. On a aussi fait toute la campagne Twitter d’interpellation des élu·es à l’échelle nationale. On a fait un comité d’accueil pour le conseil municipal où on a remis des écharpes vertes aux élu·es avec écrit “un mandat pour tout changer”. En termes de communication, l’action a été efficace car des élu·es ont relayé nos posts. On a effectué des prises de contact, par exemple avec le cabinet de David Belliard pour se donner rendez-vous, et avec la Mairie centrale, pour obtenir un rendez-vous, discuter de l’agenda et avoir des informations sur les actions prévues. On a aussi eu un temps de formation au camp climat pour former des activistes à la stratégie de campagne et au dialogue avec les élu.e.s avec des exemples de La Rue est à Nous.

On a fait un comité d’accueil pour le conseil municipal où on a remis des écharpes vertes aux élu·es avec écrit “un mandat pour tout changer”.

Crédit photo : Patrick Gomès-Léal

Quels sont les objectifs fixés et les échéances à venir dans le groupe?

On est en train de définir la stratégie, c’est-à-dire établir ce que l’on veut obtenir des élu·es pour lutter contre la pollution de l’air, notamment aux abords des écoles, en lien avec des collectifs de parents d’élèves. On fait des choix pour s’orienter parmi toutes nos revendications afin de n’en sélectionner que quelques-unes et, dans tous les cas,une des missions prioritaires sera de faire le suivi des engagements. La Mairie a promis de mettre en oeuvre une bonne partie de nos revendications, comme la piétonisation de zones autour de 300 écoles sur 1300. Cependant, elle n’a pas donné d’agenda. Si d’une part, nous devons formuler une stratégie globale avec des objectifs généraux, d’autre part, nous devons nous occuper des affaires du quotidien, comme l’organisation de la journée sans voiture. La Mairie nous a prévenu trois semaines en avance au lieu de six mois habituellement. 

 

La Rue Est à Nous, Paris Sans Voiture et Street Art Rebellion se sont mobilisés dimanche pour la Journée sans voiture.

Crédit photo : Baptiste Soubra

 

As-tu eu des déceptions et/ou difficultés lors de la campagne?

Le plus difficile était de formuler une vision politique de nos actions, notamment pour mobiliser et engager les bénévoles sur le long terme.  La bonne nouvelle, c’est que l’on a pu recruter des forces vives lors du Camp Climat : l’enjeu est  désormais de leur permettre de monter en compétences et de trouver leur place. Et plus nous ferons des actions stratégiques et pertinentes, plus nous pourrons recruter.  

 

Quelle a été une de vos grandes victoires ?

Nous avons réussi à mettre le débat de la pollution de l’air au cœur des enjeux des élections municipales, et ce n’est pas rien. Les candidat·es ont été réceptifs·ves et on a pu organiser avec eux·elles une table ronde sur le sujet et sur leurs engagements, à La Base, notre QG à Paris. Un lien avec les candidat·es a été bien installé. Nous avons formé une alliance de dix associations qui lutte contre la pollution de l’air et pour plus de piétonnisation et c’est une réussite ! Désormais, nous avons davantage d’attentes vis-à-vis de la Mairie afin de réhausser les ambitions climatiques de la Ville de Paris et de s’assurer que leurs promesses seront traduites en actions concrètes.

 

Toi personnellement, qu’as-tu appris de la campagne?

J’ai appris à dialoguer avec les élu·e·s, à donner des formations. J’ai pu en donner, les penser et les préparer, et ça a été très intéressant. J’ai eu pas mal de responsabilités pour mettre en place des actions, c’était formateur. Toute la dimension politique consistant à penser la stratégie et la planifier, je ne l’avais jamais fait.

 

Que dirais-tu à quelqu’un qui veut s’engager dans la transition écologique et sociale dans son territoire?

Rejoindre un groupe Alter Terri ! (rires). Je dirais de se renseigner sur les personnes qui partagent les mêmes problèmes dans son territoire et qui voudraient s’engager avec lui·elle. 

 

Merci d’avoir répondu à toutes nos questions ! Vous pouvez retrouver Philomène et suivre l’actualité du groupe de la Rue est à Nous ici.

 

Découvrez l’intégralité des autres récits sur notre site internet à la page Témoignages du projet Alternatives Territoriales.

  • 4 novembre 2020