Se mobiliser contre la réforme des retraites: Pourquoi c’est essentiel.

Alternatiba Villefranche appelle à poursuivre la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Après le succès des cortèges des 19 et 31 janvier, auxquels nous avons participé, nous appelons donc à faire grève et à défiler dans les rues pour les prochaines mobilisations des 7 et 11 février.
« Fin du monde et fin du mois » forment un seul et même combat. Nous avons tou·tes le droit de vivre dignement, autant face aux catastrophes climatiques que face à la précarité économique. En 3 points, nous expliquons pourquoi cette réforme est profondément injuste, inutile et anti-écologique !

Une réforme injuste : car augmenter la durée du temps de travail en reculant l’âge de départ à la retraite, c’est diminuer l’espérance de vie en bonne santé. À 65 ans, 23 % des plus pauvres sont déjà morts, souvent des causes de carrières pénibles et précaires. En plus d’aggraver les inégalités sociales selon le secteur professionnel, cette réforme renforce les inégalités femmes-hommes car elle rend plus difficile l’accès à une retraite à taux complet pour les carrières fractionnées – par la prise de congés parentaux par exemple.

Une réforme inutile : car le déficit annoncé par le gouvernement pourrait très facilement être comblé en rétablissant l’impôt sur la fortune. Ainsi, selon OXFAM, en taxant à seulement 2% le capital des 42 milliardaires français, on résoudrait le mineur déséquilibre des caisses de retraite.(https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2023/01/Davos-Rapport-LaLoiduPlusriche-France-2023.pdf)
Si la volonté du gouvernement est de trouver de l’argent, la Convention Citoyenne pour le Climat a déjà proposé des mesures fortes de justice sociale pour faire d’une pierre deux coups, justice sociale et climatique : mise en place de taxes sur certains produits polluants (https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/objectif/limiter-les-effets-nefastes-du-transport-aerien/) , ou participation des entreprises à l’effort collectif en fonction de leurs bénéfices (https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/objectif/organiser-et-soutenir-le-financement-de-la-transformation-de-loutil-de-production-des-entreprises-dans-le-cadre-de-la-transition-ecologique/).

Une réforme anti-climat : car l’idée de « travailler plus, pour gagner plus » ne fait que renforcer le productivisme qui nous mène actuellement dans le mur du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. En fragilisant les retraites futures, cette réforme incitera les plus riches à se constituer des retraites supplémentaires individuelles pour compléter leurs pensions de la retraite par répartition. Ce type de retraite par capitalisation se fait essentiellement par des placements immobiliers ou financiers, bien souvent réalisés auprès de grandes banques multinationales ou des caisses de retraite privées, qui financent massivement les industries des énergies fossiles et les projets les plus polluants partout dans le monde. Ainsi, plutôt que de continuer à le casser, il est impératif de consolider le système de retraite pour limiter l’usage d’épargnes privées et le financement des énergies fossiles.

Détricoter nos conquis sociaux, c’est renforcer un modèle libéral, capitaliste, polluant, extractiviste, colonialiste, patriarcal et dominateur. Face à la crise sociale et écologique, il serait temps de recentrer la production du travail vers les choses essentielles à la vie, de réduire le temps de travail pour permettre l’autoproduction et l’engagement dans des activités de ‘biens communs’ et collectifs.

Pour aller plus et retrouver le détail des arguments utilisés dans cet article : lire sur Reporterre : https://reporterre.net/Ecologistes-nous-devons-combattre-la-reforme-des-retraites et https://reporterre.net/La-reforme-des-retraites-un-non-sens-ecologique