NON à l’extension de Rosny 2

 

Avec une surface commerciale augmentée de 50%, fragilisant encore un peu plus les commerces de proximité et soulevant de nombreux problèmes (trafic, pollution, imperméabilisation des sols, etc)…, est-ce vraiment approprié dans ce contexte de crise écologique ?
Signez la pétition qui permettra de transmettre une réponse collective au commissaire enquêteur, afin d’obtenir le refus des 4 permis de construire.

La Mairie de Rosny-sous-Bois a ouvert une enquête publique jusqu’au 25 octobre 2019, concernant le projet d’extension du centre commercial Rosny 2 (Westfield). Pour des raisons tant environnementales qu’économiques, nous, habitants de Rosny-sous-Bois, sommes opposés à ce projet.  Nous proposons une réponse collective sur la base de l’analyse synthétique basée sur notre expérience d’habitants et la lecture du dossier disponible pour la consultation. Cette pétition permettra de transmettre l’ensemble de vos réponses et commentaires directement au commissaire enquêteur, afin d’obtenir le refus des 4 permis de construire.

Présentation du projet
Le centre commercial régional Westfield (Rosny 2) regroupe actuellement 169 magasins, et accueille 15 millions de visiteurs par an, en réalisant un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros. Le projet d’extension ainsi que la construction de bureaux fera passer sa surface de plancher de 120 000 m² à presque 180 000 m², soit un agrandissement de l’ordre de 50% de la surface commerciale déjà existante.

Le projet déposé par UNIBAIL-RODAMCO-WESTFlELD et CARREFOUR comporte un immeuble de 7 étages de bureaux et de restauration, deux extensions de la zone commerciale avec parkings ainsi que d’un drive avec locaux de préparation des commandes. Le projet dont la durée des travaux est estimée à 28 mois avec une livraison prévue pour 2022, porte aussi sur le réaménagement des accès et voies de dessertes internes pour assurer la desserte RER et du futur métro. La lecture des permis de construire, mais surtout des conclusions portées par la MRAe (missions régionales d’autorité environnementale) permettent de mettre en avant de nombreux problèmes graves liés à l’impact urbain et environnemental d’un tel projet.

Situation géographique et urbanisme
Le site est enclavé entre l’autoroute A3, l’autoroute A86, la route nationale N186 et la voie ferrée du RER E, auquel il faudra rajouter le prolongement de la ligne 11 (2022) du métro ainsi que la ligne future ligne 15 du Grand Paris (2030). Le paysage de cette zone est dégradé, il possède déjà une qualité urbaine faible, sans périmètres de protection réglementaires. Le projet, compte-tenu de son ampleur, de sa visibilité depuis les infrastructures de transport, et de sa situation en entrée de ville deviendra l’emblème du territoire de la ville de Rosny-sous-Bois.

L’urbanisme de cette partie de la ville sera complétée par l’aménagement du quartier mixte des Portes de Rosny, les futurs quartiers Coteaux-Beauclair, du site “Rosny Metropolitain” du quartier Grand pré ainsi que les deux stations de métro et la construction du site de maintenance de la ligne 11. Se pose la question d’un environnement hostile aux piétons et aux circulations douces. La réponse du projet sur les espaces verts de l’extension, ne répondent à aucune logique d’aménagement autre que le remplissage des espaces vides résultant des tracés des circulations véhiculaires. Ne faut-il pas envisager de créer ou de préserver des zones vertes plutôt que de bétonner ?

Le site est d’ailleurs sujet aux inondations par ruissellement pluvial. L’étude d’impact indique que des mesures de limitation de ce risque ont été mises en place sur la commune. En revanche, sur le site, la totalité des eaux pluviales est aujourd’hui collectée et rejetée dans le réseau, qui est unitaire, sans limitation du débit de fuite. Les zones végétalisées ne permettront que d’absorber une partie des petites pluies. Les jardins familiaux prévus en toiture seront constitués majoritairement de sols peu profonds de 30 cm d’épaisseur dont l’approvisionnement en eau n’est en outre pas explicité.

Pollution et chantier
Une étude de circulation routière, met en avant le principal usage de la voiture particulière (60%) pour rejoindre le site ce qui engendre notamment une saturation du carrefour permettant l’accès au centre commercial depuis l’A86. L’étude du futur projet conclut à une augmentation de 16 % à 10 % du trafic. Dans le même temps, une étude d’Airparif montre actuellement une concentration en dioxyde d’azote 18 supérieures aux valeurs réglementaires et des concentrations en particules fines parfois importantes. Les 5516 places de parking disponibles sont actuellement occupées en moyenne à 88%, les futures 415 places supplémentaires ne laissent pas envisager une circulation facilitée dans la commune à la vue de l’ampleur de l’extension du site. La mutualisation du transport et du stationnement sera-t-il un enjeu majeur pour le projet ?

Les usagers empruntant les transports en communs, RER et bus, auront une nouvelle offre, par la ligne 11, pour se rendre sur le site. La situation est en revanche très problématique pour les quelques usagers utilisant les déplacements à pied ou en vélo. L’étude indique ainsi que “l’ambiance paysagère générale pour un piéton est aujourd’hui très routière, inconfortable et peu accueillante”, le constat est sans appel. Et même si les circulations piétonnes seront grandement améliorées sur le site, l’accessibilité depuis les quartiers environnants reste dépendante d’une amélioration des voiries du secteur à la charge de la mairie. Le réseau cyclable est quant à lui quasiment absent, le centre commercial compte à peine 100 places de stationnement pour les vélos.

Le chantier se déroulera en site occupé, le centre commercial restera ouvert pendant les travaux pour maintenir une activité commerciale maximale. Une campagne de sondage des sols et des eaux souterraines a été réalisée afin de déterminer leurs niveaux de pollution. Les résultats montrent des impacts diffus en métaux lourds, notamment du mercure et de l’arsenic et la présence de traces d’hydrocarbures (y compris polycycliques), de PCB et ponctuellement de xylènes et de tétrachloroéthylène jusqu’à 2 mètres de profondeur. Le projet comprend également la démolition du parking actuel, susceptible de contenir de l’amiante. Le décaissement des sols, la démolition et l’évacuation présentent un risque pour la santé des visiteurs et des travailleurs.

Les effets cumulés avec la phase de chantier du prolongement de la ligne 11 pourrait aussi être source de nuisances pour les riverains et la clientèle du centre commercial. La MRAe considère que les effets cumulés de ces deux chantiers vont au-delà des nuisances pour le public.

Conclusion
L’ensemble de ces points suffisent à démontrer l’incohérence de ce projet d’extension. L’encouragement est au tout voiture avec plus de parkings, de nouvelles voies d’accès, de nouveaux bouchons et pollutions. Sans oublier l’impact sur la santé et les conséquences de l’imperméabilisation grandissante des sols déjà pollués. Le risque est de segmenter d’avantage la ville déjà fracturée par le tracé du RER et les autoroutes A3 et A86. Car le mythe d’une offre commerciale “plus attractive” ne peut qu’aggraver le déséquilibre avec le commerce de proximité. Car il est capital de mettre en avant, sur le territoire de la ville de Rosny-sous-Bois, le commerce de proximité et les offres dans les quartiers plutôt que de centraliser les commerces. C’est aussi la mise en danger d’un centre ville au profit de grandes enseignes et de promoteurs immobiliers. Faut-il nous imposer des projets hérités d’une époque révolue, commercialement inutiles, socialement néfastes, et environnementalement irresponsables ?

C’est pourquoi nous réclamons un autre projet de réhabilitation de cet espace plus cohérent face à l’enjeu social et climatique.

Références :
Avis de la MRAe
Rapport complet de l’Autorité Environnementale (MRAE Ile-de-France)

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