Anneau des Sciences : la mascarade verte

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Anneau des Sciences : la mascarade verte

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Communiqué Alternatiba ANV Rhône

Lyon, 17 février 2020

Ce lundi 17 février, 15 militant·e·s d’Alternatiba ANV Rhône et du collectif ADS Non Merci ont investi une réunion publique de la liste de Gérard Collomb dans la circonscription Lône et Coteaux. Cette action a eu lieu à Saint-Genis-Laval, commune directement impactée par l’implantation du projet autoroutier dépassé de l’Anneau des Sciences, une aberration écologique dont Gérard Collomb est aujourd’hui l’un des derniers défenseurs.

Lors de cette action les militant·e·s ont symboliquement déroulé une autoroute pour accueillir les élu·e·s et les participant·e·s à la réunion : un message d’alerte pour les citoyen·ne·s directement impacté·e·s par la construction de l’Anneau des Sciences et un rappel du soutien de Gérard Collomb à ce projet dans le cadre des élections Métropolitaines. Le dialogue a pu être ouvert avec les habitant·e·s de l’Ouest Lyonnais en s’appuyant sur l’étude des impacts environnementaux et des alternatives possibles réalisée par Alternatiba ANV Rhône ces derniers mois et résumée dans une série d’infographies. Lors de la prise de parole de Jean-Luc FUGIT, député LREM et secrétaire de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, deux activistes ont déployé des banderoles “Anneau des Sciences : Projet Climaticide” et “C’est en construisant n’importe quoi que l’on devient n’importe qui” pour dénoncer les tentatives éhontées de Gérard Collomb de verdir un projet autoroutier destructeur, en totale incohérence avec les changements radicaux de mobilité nécessaires face à l’urgence climatique et la crise sociale.

Accueil des élu·e·s et des participant·e·s avec un tapis route et des tracts – Crédit photo Marc Bragagnolo

C’est en construisant n’importe quoi… 

Incidence sur l’écoulement des eaux, fractionnement de corridors écologiques, pollution chronique de l’air et de l’eau issue de la circulation des voitures : l’autoroute aura de lourds impacts sur la biodiversité et les conditions de vie, en particulier autour de ses 7 échangeurs à ciel ouvert. Sur le trajet de l’Anneau des Sciences, on dénombre pas moins d’une quinzaine d’établissements scolaires, maisons de retraite et hôpitaux. Comme un symbole de l’absurdité de ce projet, à Saint-Genis-Laval, le parc “nature” du futur écoquartier du Vallon des Hôpitaux verra apparaître un échangeur autoroutier en son centre.

Au delà des risques écologiques et sanitaires, cette infrastructure ne fera que renforcer les inégalités sur le territoire. Estimé à 4 milliards d’euros pour une mise en service prévue en 2035, l’Anneau des Sciences est aujourd’hui infinançable sans la mise en place d’un péage et la gestion par un délégataire privé. Un véritable gouffre financier doublé d’injustice sociale.

L’Anneau des Sciences est présenté comme nécessaire à la transformation de la M6-M7 (ex-A6/A7) en boulevard urbain, alors qu’il ne fera que reporter les nuisances connues du transport sur cet axe dans l’Ouest Lyonnais. Il est pourtant possible de diminuer ce trafic routier, avant tout local (uniquement 10% de transit sur la M6-M7), en développant des modes alternatifs à la voiture individuelle et ainsi requalifier l’ancienne autoroute sans en construire une nouvelle en périphérie. Il s’agit de choisir entre l’intérêt général et celui des géants du BTP !

Pour Valentin Borges d’Alternatiba ANV Rhône “Le vrai projet écologique pour la ville, c’est un projet de changement de modèle, porté par de la sobriété dans les déplacements, un territoire structuré autour du train,  des transports en commun, du vélo… et pas un projet autoroutier dépassé et inutile, qui ne fera qu’augmenter la dépendance à la voiture et aggraver l’étalement urbain.”  En effet si l’Ouest Lyonnais est aujourd’hui mal desservi par les transports en commun, il est possible d’y répondre avec des lignes de transport structurantes pour mailler le territoire.

… que l’on devient n’importe qui !

Si le thème de la mobilité et de l’écologie est électoralement porteur, plutôt que de présenter un programme cohérent avec les enjeux climatiques actuels, Gérard Collomb et ses soutiens s’attèlent à une vaste opération de communication pour verdir ce projet autoroutier.

Capteur filtrant la pollution, véhicules électriques ou à hydrogène… cette vision “écologique” repose sur un développement technologique illusoire, alors que de 20 à 50% de la pollution de l’air aux micro-particules liées au transport vient des abrasions des freins, pneus ou routes, que l’on connaît les impacts environnementaux lourds de la fabrication des batteries électriques et que nous sommes encore loin de pouvoir produire de l’hydrogène à grande échelle sans recourir aux énergies fossiles. Outre les limites sur l’amélioration de la qualité de l’air, remplacer le parc automobile actuel sans repenser en profondeur l’usage de la voiture individuelle serait bien trop long et trop coûteux en énergie et ressources naturelles pour effectivement répondre à l’urgence climatique ! Il est donc à la fois nécessaire et souhaitable pour toutes et tous de diminuer le trafic automobile en proposant un plan de mobilités alternatives véritablement ambitieux, plan qui demeure aujourd’hui cruellement absent des programmes des partis politiques qui soutiennent l’Anneau des Sciences.

Pour Elise Lebreton d’Alternatiba ANV Rhône “Quand la vision de la mobilité à 15 ans pour le Grand Lyon est une nouvelle infrastructure routière, cela démontre un problème de fond sur la compréhension des enjeux environnementaux et sociaux actuels. Les alternatives existent, il est urgent de s’en saisir, et les tentatives pour verdir ce projet ne sauraient masquer l’absence d’un réel projet à la fois écologique et juste !”

Une mobilisation crescendo avec les collectifs locaux

Après la publication de l’étude des impacts et alternatives du projet par Alternatiba ANV Rhône le 21 janvier, le regroupement de collectifs locaux de l’Ouest Lyonnais et d’associations écologistes “ADS Non Merci” maintient la pression : interpellation de Julien Ranc, tête de liste de Gérard Collomb dans l’Ouest, à Tassin-La-Demi-Lune le 28 janvier, organisation de réunions publiques dont une soirée à 180 personnes à Saint-Genis-Laval le 13 février, interpellation directe des têtes de liste de Gérard Collomb aujourd’hui… La mobilisation contre ce projet inutile et imposé ne va cesser de s’amplifier à l’approche des élections.

Notre dossier de presse complet sur l’Anneau des Sciences.

Contact presse :

Valentin Borges Alternatiba/ANV Rhône – 06 86 07 47 09 – valentin.borges@lilo.org
Elise Lebreton Alternatiba/ANV Rhône – 06 04 15 12 47 – elise.lebreton@free.fr