Category Archives: Actualités

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Stop 24H : nouvelle action!

Pour le centenaire des 24h du Mans, la propagande de l’Automobile Club
de l’Ouest, (https://www.youtube.com/watch?v=wbvQ5U5PDhY) nous vend un
siècle de légendes. Effectivement, c’est bien d’un siècle de
représentations déformées et amplifiées par l’imagination et la
partialité dont il s’agit.

La voiture : un rêve de liberté, de puissance, de virilité*, de
dépassement de soi, de lutte contre le temps ?

Tout ça pour notre bien à toustes, pour une organisation sociale des
déplacements et des transports au service de chacun.e d’entre nous ?

Imaginons une autre propagande (https://vimeo.com/809466286), celle qui
nous montrerait tous les jours une autre face de la voiture, celle que
des millions d’entre nous vivent au quotidien :

les embouteillages, les pannes, les accidents, les morts, le coût du
carburant, de l’entretien, de l’assurance, du contrôle technique, des
contraventions, des réparations, des péages, l’impuissance à réparer et
entretenir soi-même sa voiture, le temps passé dedans, assis.e, coincé.e
pour aller travailler, pour faire ses courses, pour se faire soigner,
les énervements et les contrariétés au volant, les agressions entre
automobilistes, l’espace et la circulation restreinte pour les
piéton.nes et les cyclistes

Ou encore la face écocidaire :

les destructions de bois, de forêts, de chemins, de prés, de champs, la
fragmentation des habitats des espèces non humaines, la mort de
milliards d’entre eux sur les routes et contre les pare-brises,
l’extractivisme pour fournir le carburant, le bitume, les matériaux des
batteries, l’énergie nucléaire


Ils sont à l’Ouest avec leur Automobile Club
Nous sommes ici, partout
Ils nous vendent la compétition
Nous offrons la coopération et la solidarité
Ils nous vendent l’illusion technologique
Nous savourons la magie du vivant
Ils nous vendent des SUV, des ZFE, de l’ABS, du GPL, du Tdi...
Nous apprécions la poésie et les mots
Ils nous vendent la puissance
Nous expérimentons l’empuissancement
Ils nous vendent la vitesse
Nous profitons du temps
Ils nous vendent des trottoirs et des pistes cyclables
Nous reprenons la rue
Ils nous vendent du divertissement
Nous partageons, nous festoyons
Ils nous cassent les oreilles
Nous chantons, nous jouons de la musique
Ils nous enferment dans une caisse roulante
Nous marchons, nous pédalons, nous dansons
Ils capitalisent, ils cotent en bourse
Nous mutualisons, nous faisons collectif
Ils green-washing
Nous sommes le vivant qui se défend
Ils sont contre le temps, tout le temps
NOUS SOMMES POUR LA VIE TOUJOURS


* : en 1min37, vous verrez une seule femme quelques secondes, pardon, un
bout de femme !


Le collectif STOP 24h (Suppression de Toutes les Oppressions Polluantes)
stop24h@riseup.net


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Naissance du collectif STOP24H –

Suppression de Toutes les Oppressions Polluantes

Les 24 h du Mans 2023 n’auront pas lieu !


Depuis 1923, des véhicules polluent particulièrement la Sarthe. Mais aujourd’hui, des habitant⋅es se mobilisent pour l’arrêt des courses motorisées au Mans.


100 ans que les 24h du Mans symbolisent la toute puissance de l’automobile dans notre société.


100 ans de ressources dilapidées, d’énergie brûlée, d’espaces bétonnés.


100 ans de bruit, de fureur, d’intoxication de l’air, de l’eau, des sols…


100 ans de compétitions éphémères pour un impact carbone durable.


100 ans d’abrutissement des consciences, de divertissement industriel, de démonstrations virilistes.


100 ans d’envahissement pour le business de quelques privilégié⋅es.


100 ans d’accidents, d’embouteillages, de klaxons, d’insultes au volant.


100 ans de course à l’argent pour payer la voiture, l’entretien, l’essence, l’assurance…


100 ans d’étalement urbain, de routes, de parkings, de ronds-points.


100 ans d’égocentrisme bourgeois, de destruction des transports en commun, de monopole de
la bagnole.


100 ans d’illusion de liberté mais …


100 ans d’aliénation au capitalisme, au consumérisme, à la technologie.


Libérons-nous ! Retrouvons la convivialité, le temps, le lien avec le vivant.
La bagnole, qu’elle soit au pétrole, à l’électricité, à l’hydrogène, au jus de betterave ou de raisin, contribue à la catastrophe climatique, mais aussi existentielle.
Opposé⋅es à toute tentative de greenwashing, nous œuvrons immédiatement pour l’arrêt complet et définitif de toutes les courses motorisées sur le circuit du Mans.
MORT À LA CIVILISATION DE LA BAGNOLE !
Nous appelons toustes les personnes et collectifs sensibles à ces préoccupations à nous rejoindre dans cette lutte.
Prochaine réunion le 9 novembre à 19h30 à la Maison des Citoyen⋅nes (sous la place des Comtes du Maine, au Mans)
Pour être tenu⋅e au courant : STOP24H@riseup.net


Le collectif STOP 24 H (Suppression de Toutes les Oppressions Polluantes)


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[Communiqué de SDN72] Jean-Marc Jancovici, l’imposture écologique !!!

Le Mans le 25 Mai 2021

Jean-Marc Jancovici, l’imposture écologique !!!

Sera présent à Sablé sur Sarthe pour animer une conférence à l’initiative du syndicat « Pays Vallée de la Sarthe »

Au cinéma confluences le lundi 31 mai à 20h30 a destination des élu-es des 62 communes de son territoire.

En France, Jean-Marc Jancovici et ses réseaux, structurés autour d’une entreprise, Carbone 4, et d’une association : Le Shift Project, s’appuyant sur l’inquiétude liée à la crise climatique, tente d’imposer des « avantages » du nucléaire, en diffusant des informations souvent tronquées ou approximatives, voire mensongères.

Usant d’une rhétorique parfois fine, il défend une forme de sobriété énergétique et de décroissance… tout en s’appuyant financièrement sur les plus grands acteurs du monde industriel (EDF, Bouygues, Vinci, BNP Paribas, Enedis, Vicat …)

Il minimise totalement l’impact sanitaire, social, économique et écologique des accidents de Tchernobyl et Fukushima !

Incohérente et sidérante sa proposition sur la suppression du charbon grâce au nucléaire.

La production d’électricité mondiale est assurée à 40 % par le charbon et à 10 % par du nucléaire. Remplacer le charbon par du nucléaire d’ici 2040 nécessiterait, pour atteindre cet objectif, la construction de plus d’un millier de réacteurs !

Or dans ses meilleurs périodes, le nucléaire n’a connecté au réseau en moyenne que 15 réacteurs environ par an. Le nucléaire est totalement hors possibilité et délai pour sauver le climat !

La présentation du nucléaire comme énergie peu carbonée est biaisée car elle ne tient pas compte du bilan carbone de l’ensemble de la chaîne : extraction et transformation de l’uranium, construction et entretien des installations, gestion des millions de tonnes de déchets pendant des millions d’années, innombrables transports tout au long de la chaîne industrielle…

Le fonctionnement des réacteurs nucléaires a en permanence un besoin vital de grande quantité d’eau et avec les épisodes climatiques croissants, extrêmes et imprévisibles (tempêtes, sécheresses, inondations…) des réacteurs seront contraint d’être mis à l’arrêt afin d’éviter l’accident majeur !

 

Non le nucléaire n’est décidément pas une énergie d’avenir, compatible avec l’écologie, ne nous laissons pas abuser par le discours de M Jancovici.

Contact SDN72 :

Martial Château : 06.45.30.74.66

Thierry Touche : 07.86.07.05.60

 


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lecture de la compagnie K : “ÉCOLOGIE, SE BATTRE MAINTENANT”

Samedi 12 septembre 2020, à 19H, Alice, Amélie, Charlène, Claire, Huguette, Isabelle, Marie,  Pat et Yasmina ont proposé une lecture de textes d’écologie radicale sous un grand chêne du Haut Palluau, qui aurait pu être un sequoia.
Elles ont réuni, dans la ligne de ce qu’Audrey Vernon avait proposé en janvier 2018 avec Reporterre*, quinze textes d’auteurICEs à faire entendre pour ce qu’ils transmettent d’élan et d’énergie vitale dans l’engagement. Elles ont souhaité visiter les émotions naissant à l’écoute des mots des personnes dont la vie dépend de leur engagement. Le débat étant mis de côté… pour une fois ;-)

Ce moment a été partagé dans le cadre de l’université déTerres ; invitant à se sentir ensemble, vivantEs, face à l’immensité des œuvres de destructions en cours, se sentir puissantEs dans la diversité des choix de résistances.

Vous retrouverez les textes dans le livret à télécharger ici

Bonne (re)lecture!

* https://reporterre.net/Ecologie-Maintenant-il-faut-se-battre-Rencontre-de-Reporterre-ce-soir-a-Paris


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PartageDéconfinatoire#1

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Des textes, des images à partager pour donner matière à penser sur le moment que nous traversons.
Pour faire du lien entre écologie et épidémie de Covid-19 par exemple… partager des ressentis, des analyses, des textes qui nous ont parlé et nous ont permis de comprendre, de prendre de la distance, de nuancer les infos des média dominants…
Suivant ce que vous nous indiquerez, ils pourront paraître sur le site, sur le compte twitter ou FB d’Alternatiba…

 

Le coronavirus, révélateur des failles du “manger local” à la nantaise

Au palmarès de l’autonomie alimentaire, Nantes est parmi les villes championnes en France grâce au territoire agricole dynamique qui l’entoure. Mais s’il y a une leçon à tirer de cette crise, c’est qu’il reste encore beaucoup, beaucoup, de choses à améliorer avant que les circuits courts ne s’imposent pour remplir l’assiette des Nantais…

7 minutes

Par

Julie Reux

30 avril 2020

Lire l’article depuis le site de parution

Marché. Image d’illustration / Creative Commons – Pixnio

« Ce qu’il se passe en ce moment met un coup de projecteur sur la manière dont on nourrit les villes ». Pour Géline Girault, la directrice du GAB 44, un réseau de producteurs bio du département de Loire‐Atlantique, l’épidémie de coronavirus et le confinement instauré depuis sept semaines est un révélateur. Celui de l’autonomie alimentaire de Nantes. En temps normal, 6 % des produits alimentaires consommés par les Nantais sont produits dans un rayon de 40 à 50 kilomètres. Cela semble peu, mais c’est déjà beaucoup plus que les 2 % de la moyenne nationale.

Ce joli score, Nantes le doit avant tout à son territoire agricole, particulièrement diversifié. A la différence d’autres métropoles, comme Lyon ou Bordeaux, dont l’arrière-pays n’offre pas de telles richesses, celui de Nantes pourrait même produire 54% de l’alimentation des habitants de la métropole. La ville est en effet entourée de leaders nationaux en production maraîchère, laitière, ou en élevage. Sans même parler des vignerons ! Elle se trouve aussi à proximité immédiate de ports de pêche et bénéficie de savoir‐faire industriels variés hérités, entre autres, de l’histoire portuaire de Nantes (biscuiteries, conserveries…). Mieux : l’agriculture de Loire‐Atlantique est aussi en pointe sur le bio, avec 16% des surfaces converties à ce mode de production (3e rang national). Bref, dit comme ça, et alors que le confinement a mis en exergue les questions d’approvisionnement des métropoles, Nantes pourrait sembler dans une situation plutôt favorable. Sauf que…

Des circuits trop… courts

Sauf que ces 54% restent en grande partie théoriques, « tant la marche à gravir pour reconnecter l’alimentation des ménages aux produits agricoles locaux parait élevée », souligne une étude de l’agence de conseil en développement durable Utopies, publiée en 2017. Or la capacité des villes à nourrir leurs habitants à partir de produits locaux est d’abord « une question de résilience économique », expliquait Arnaud Florentin l’auteur de l’étude dans la revue We Demain. Notamment face aux crises. Nous y sommes.

Voilà pourquoi il est intéressant d’observer comment se sont comportés les « circuits courts » qui contribuent si modestement à nourrir Nantes. Les premiers retours d’expérience, encore sommaires, sont assez rassurants. Dans un premier temps, la fermeture des restaurants, cantines et surtout des marchés a fait l’effet d’un « coup de massue » pour nombre de producteurs locaux, privés d’une bonne part de leurs débouchés habituels, rapporte Sébastien Vignal, conseiller à la Chambre d’Agriculture. Mais très rapidement, « ils se sont réorganisés localement et efficacement » vers de la vente directe en développant des livraisons de paniers, des marchés à la ferme, des points‐relais, de la vente en ligne…

Heureusement, parce qu’ils ont dû faire face à « une déferlante » : « C’est de la folie, témoigne Audrey Lacroix, maraîchère à la ferme du Limeur (La Chapelle‐sur‐Erdre) et co‐présidente du GAB 44 (réseau bio). Le nombre de clients et le panier moyen ont été multipliés par 2,5 ! Et on a les mêmes retours de partout ! » Y compris en ville, où « tous les magasins de produits de producteurs – il y en a peu sur Nantes – ont explosé en termes de vente ». Sans parler des commerces en ligne spécialisés « produits locaux » (et qui livrent à domicile), comme Vite Mon Marché ou Graines d’Ici, qui ont multiplié le nombre de leurs clients par cinq depuis le début du confinement, passant en quelques jours du statut de « micro‐niche » à celui « d’entreprise de la situation », en cumulant les quatre grands critères gagnants de cette crise : commande en ligne, produits bio, origine locale et livraison à domicile. « En temps de crise, le « local » est un facteur de réassurance, analyse Sébastien Vignal (Chambre d’Agriculture). Ça, et le fait que tout le monde doit faire plus à manger. »

Une coordination encore à trouver

Souplesse », adaptabilité, réactivité », résilience… Tout ceci paraît donc plutôt rassurant. Sauf qu’au milieu de toute cette effervescence, plusieurs « trous dans la raquette » ont été mis au jour. A commencer par le manque flagrant de coordination structurée à l’échelle métropolitaine. « Les premiers jours, on a eu plein de coups de fil du cabinet, des groupes d’élus, de différents services, se souvient Céline Girault. On nous a dit que ce serait bien de mettre quelque chose en place, mais quand on demandait “Où et avec quels moyens”, pas de réponse…Tout le monde se marchait un peu sur les pieds, pensant bien faire. »

Pour ne rien arranger, le monde agricole a lui aussi réagi en ordre dispersé. Les divisions du monde classique entre les tenants de l’agriculture institutionnelle et les défenseurs du bio ne disparaissant pas avec la crise, chacun – Chambre d’Agriculture et GAB, notamment – a cherché à prouver qu’il avait la main sur le sujet. Quitte à se marcher sur les pieds, en envoyant deux fois des questionnaires à des producteurs déjà débordés, ou déjà réorganisés sans l’aide de personne. Pas « d’union sacrée » face à la crise donc, sauf, quand même, pour réclamer la réouverture des marchés, finalement obtenue à Nantes depuis le 21 avril, à l’arraché semble‐t‐il .

Le marché de Talensac, à Nantes. / Photo : Creative Commons – Pj44300Pour résumer, si les initiatives existent, elles partent un peu dans tous les sens… Entre les solutions mises en place quasiment du jour au lendemain par les producteurs, les marchands ou les commerçants (le Drive de Talensac, par exemple, qui permet de venir chercher sa commande sur le célèbre marché nantais sans descendre de sa voiture) ; les initiatives type « cartographie de toutes les propositions » (Solidarissime de la Jeune Chambre Economique) ; l’émergence de nouvelles start‐up, comme celle adoubée par la CCI ; et toutes les micro‐solutions mises en place à l’échelle d’un quartier, via des pages Facebook plus ou moins identifiées… Ca bouillonne, mais c’est un peu la cacophonie. Rien de franchement surprenant, d’ailleurs. En 2014, dans une étude consacrée à l’alimentation et aux équilibres et grands enjeux agricoles du territoire, l’AURAN relevait déjà le problème. « Les initiatives locales priment, l’approche globale manque et le niveau d’expertise de la réalité alimentaire du territoire est relativement faible », écrivait alors l’Agence d’urbanisme de l’agglomération nantaise. Six ans plus tard, rien ne semble avoir véritablement changé.

« Pas assez de paysans »

Car si la crise et le confinement ont favorisé la multiplication des initiatives et laissé entrevoir la possibilité d’une « reterritorialisation » de l’approvisionnement alimentaire, ils ont surtout mis en lumière un gros problème : le manque de produits locaux facilement disponibles. « Dans nos réseaux, tous les paysans qui font de la vente circuits courts ont trouvé des solutions pour vendre à côté de chez eux, constate Vincent Raynaud, de Terroir 44. Résultat, pour fournir Nantes, c’est plus compliqué ». Le fait qu’on soit en période creuse de fin d’hiver, côté légumes, n’aide pas non plus. Faire le lien dans l’urgence entre « producteurs en recherche de points de vente » et le Kiosque Paysan, un point de vente prévu aux Ecossolies, en projet depuis deux ans, s’est révélé plus ardu que prévu. Un des acteurs de ce réseau, La Folle Tournée, a même dû arrêter ses livraisons à Nantes. « Ils étaient dans l’incapacité de répondre aux besoins. » Bref, « il n’y a pas assez de paysans », résume Vincent Raynaud, de Terroir 44.

Ou, du moins, ils ne sont pas organisés pour vendre en circuits courts. La Loire‐Atlantique est un territoire agricole très riche. Rien que pour la tomate, 10% seulement de ce qui est produit dans le département suffirait à combler les besoins de la Métropole. Une bénédiction si l’immense majorité de la production n’était pas orientée vers l’industrie agro‐alimentaire (IAA) et l’export… « Fleuron économique de la Métropole nantaise et de sa région, la filière agroalimentaire locale est aujourd’hui partagée entre ses ambitions légitimes à l’international et une réappropriation de la notion de proximité », analysait encore l’AURAN en 2017. Et ça, ça ne se change pas d’un claquement de doigt. « Les producteurs qui, à cause de la crise, ont eu besoin de nouveaux débouchés, sont ceux en filières longues, qui livraient en grosse quantité vers le MIN (le Rungis nantais, déménagé à Rezé l’année dernière) par exemple, évoque Vincent Raynaud. Préparer 150 paniers, nécessite 30h de travail et la mobilisation de cinq personnes. Leurs fermes ne sont pas adaptées à ce reconditionnement ! » Un problème qui, par exemple, freine aussi les producteurs laitiers, dont 10% seulement transforment à la ferme. « Le reste part en laiterie puis on ne sait où », évoque Céline Girault (GAB) ; impossible, pour eux, de proposer tout d’un coup leurs produits laitiers transformés en beurre ou en fromage aux particuliers. « C’est un vieux sujet, le manque d’outil de transformation adapté aux besoins locaux. Il vient de refaire surface. »

Quant à l’idée évoquée par le ministre de l’Economie, de Bruno Lemaire, de rebasculer la production locale vers la grande distribution, même analyse : « D’une part, beaucoup n’ont pas du tout besoin de ce débouché. Et en plus, ce n’est pas simple pour les supermarchés non plus, ces histoires de référencement », souligne Vincent Raynaud. Résultat, « il y a bien eu quelques rapprochements entre des grandes surfaces et des producteurs locaux, via le MIN, évoque‐t‐on à la Chambre d’Agriculture. Mais rien de pérenne, seulement de l’appoint. » Et sous haute surveillance du monde agricole, plutôt échaudé par les pratiques des Carrefour, Leclerc et autres.

Distribution d’un producteur agricole dans le 7e arrondissement de Lyon, le vendredi 3 avril. Photo : NB

Une liste de souhaits pour l’après crise

Pour faire simple, en ces temps de crise, les circuits courts qui alimentent Nantes auraient pu connaître leur heure de gloire. Les besoins étaient là. Mais les limites du système logistique en place ont freiné les ambitions des uns et des autres. Y compris, semble‐t‐il, celle des collectivités. « Cette situation montre la faille, résume Reynald Naulleau, co‐fondateur de Vite Mon Marché, start‐up née à Nantes qui propose de la vente en ligne et livraison à domicile de produits locaux et bio. Ce lien entre production locale et conso locale n’a jamais vraiment été considéré. Et au moment où on en a besoin… »

Le Projet Alimentaire Territorial de Nantes Métropole signé en 2018, propose plusieurs pistes d’actions pour développer ce « chaînon manquant », en utilisant les leviers dont dispose la métropole : l’élargissement du « carré producteurs » du MIN (un nouveau partenariat avec la Chambre d’Agriculture devait ainsi être officialisé le 6 avril), et surtout l’approvisionnement en produits locaux des 15000 repas servis dans les cantines scolaires chaque jour – « Trouver 15000 cuisses de poulet local et même bio conditionnées pour les cantines, et bien ce n’est pas si simple », évoque par exemple le premier adjoint à la maire de Nantes, Pascal Bolo. « C’est beaucoup de mise en relations, ça n’avance pas, soupire Reynal Naulleau. La crise avait peut‐être été imaginée, mais rien n’a jamais été fait, soupire l’entrepreneur. Il y a un manque de volonté. »

Dans leur liste de « souhaits », les professionnels des circuits courts évoquent pêle‐mêle des marchés et magasins de producteurs locaux, mais aussi des légumeries (ateliers collectifs de conditionnement pour des maraîchers locaux) ou des outils de transformation fromagère… « Interfaces entre le monde agricole et les consommateurs, les collectivités comme la métropole ont peu de poids, mais quelques leviers à activer, analyse Romain Siegfried, de l’AURAN. A condition de comprendre le fonctionnement de la filière, y compris les choses qu’on n’a pas envie de voir. » Traduction : promouvoir du poulet local bio dans les cantines, c’est plus facile que de réfléchir à un (hypothétique) projet d’abattoir local, par exemple.

Dans les circuits courts du département, beaucoup se mettent néanmoins à espérer un effet « avant‐après » positif : une prise de conscience générale, suivie de moyens concrets pour enfin améliorer l’autonomie alimentaire de Nantes, et en faire profiter le monde agricole. A la Chambre d’Agriculture, Sébastien Vignal songe aux filières en crise depuis plusieurs années : « Là, on se rend compte que la vente en direct, ce n’est pas une lubie. Peut‐être que ça va être un déclencheur pour certains, des éleveurs qui vont se lancer dans la vente de caissettes de viande… Ce retour au local, c’était déjà dans les tuyaux, ça va sans doute accélérer le processus. » Mais rien n’est pas gagné. « On verra si cet engouement pour le local se confirme, résume Sébastien Vignal. On sait tous que le consommateur est plein de paradoxes… »

Des circuits courts, d’accord. Mais pour qui ?

Dans les quartiers populaires de Nantes, la quête d’alimentation « positive », pour reprendre le nom donné par la Métropole à ce choix de consommation pour des produits locaux, sains et à budget constant, est devenu un parcours du combattant avec la fermeture des cantines et des marchés. « Oui bon, de toute façon la réalité c’est qu’ils vont au Lidl. Ces histoires de circuits courts, ce n’est pas la réalité de ces quartiers », balaie Pascal Bolo. Qui oublie au passage les « Défis Alimentation Positive » en cours depuis plusieurs mois auprès de 115 foyers pour les accompagner vers de nouvelles habitudes de consommation, un des objectifs du Projet alimentaire territorial (PAT). Ou le soutien financier apporté, depuis le confinement, à la distribution de paniers de légumes, œufs et pommes « made in 44 » à 25 foyers de la Boissière, entre autres. Plusieurs démarches spontanées d’achats groupés, rapportées par les observateurs, valident aussi l’objectif du PAT de proposer des commandes collectives de produits locaux dans cinq quartiers prioritaires d’ici 2021. L’étude de l’AURAN qui montre bien que l’intérêt pour un alimentation plus vertueuse touche toutes les strates de la population, au‐délà des différences de moyens. « On observe déjà que les personnes qui sont intégrées dans des circuits courts, et qui avaient déjà modifié quelques habitudes, subissent moins l’impact de la crise », relève Fanny Caron, chargée du « Defi Alimentation Positive » pour le GAB. Une question de résilience, une fois de plus.

Où se fournir en circuit court ?

On l’a vu, le confinement a clairement créé une envie de retour à une consommation plus locale et plus proche. Que ce soit pour l’alimentation ou pour d’autres types de produits. Mais où se fournir ? Durant le mois d’avril, les amies de l’excellent magazine Les autres possibles (MAP), qui s’intéresse notamment aux innovations solidaires et durables en Loire‐Atlantique, a lancé une édition spéciale confinement en accès libre. On y trouve notamment des adresses tirées de leur guide Où acheter durable et solidaire à Nantes ? Vous trouverez ici une sélection de marchés, drives, boutiques, épiceries en vrac, etc.
Toujours sur le site du MAP, vous pourrez également lire une intéressante interview de Soazic Guégen, de la coopérative Cap 44 : « Il faut arrêter les discours et montrer que les exemples existent ».


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Le texte boussole de notre collectif pour les municipales et son “Plan Climat”

Élections municipales  :

dernier mandat pour le climat !

Leur écologie… et la nôtre 

Toutes et tous écolos, nos responsables politiques? Les discours verdissent sans actes à la hauteur et des déclarations d’urgence climatiques sont signées mais restent lettre morte ; “Il y a pire que ne rien faire, il y a prétendre avoir conscience d’un problème et faire semblant d’agir.” L’exemple le plus éhonté vient de notre « champion de la terre », champion des doubles discours, mesurettes et promesses lointaines. Le réchauffement climatique, établi scientifiquement, sa gravité et la part de l’activité humaine dans ce phénomène ne sont plus guère contestés. Leur solution, pour conserver leurs privilèges, leurs positions de pouvoir, leur mode de vie? Un capitalisme repeint en vert, reposant sur un peu de sobriété énergétique et nombre de technologies soi-disant vertes.

Alternatiba/ANV-COP21 propose un chemin qui ne prolonge pas notre modèle actuel. Ni balisé ni tracé d’avance, plus escarpé, plein de méandres. Il est, emprunté collectivement, riche de liens, d’apprentissages et d’autonomie. Notre collectif permet, depuis 5 ans, d’expérimenter des alternatives concrètes, de se rencontrer, de débattre lors d’événements d’ampleur (un village en 2015 et une caravane des alternatives en 2016, la fête des possibles en 2017 et l’accueil du tour cycliste Alternatiba en 2018) et par des réunions plénières (chaque 3ème mercredi du mois).

La généralisation de ces alternatives, qui peuvent et doivent devenir la norme, se heurte aux projets climaticides. Pour s’y opposer, Alternatiba et Action Non Violente COP21 se sont rejoint, en 2018, pour mener des actions directes non violentes de désobéissance civile avec d’autres collectifs.

Au Mans, nous luttons contre les projets d’ensemble immobilier de luxe à Prémartine et de zone commerciale à Béner, contre l’abattage d’un cèdre centenaire, avenue Bollée. Ils sont favorisés par le P.L.U.C (Plan Local d’Urbanisme Communautaire). Ce plan, misant comme les précédents sur le développement économique plutôt que sur la responsabilité d’imaginer une ville résiliente, laisse artificialiser 34 ha de terres cultivables à Béner et abattre 158 arbres, dont certains pluri-centenaires, au parc Prémartine.

Notre collectif propose donc une alternative pour métamorphoser notre territoire : le Plan Climat Air Énergie Eau Départemental.

Il résulte de notre déception suite à notre participation à la rédaction du Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) : Fort de ses cinq années d’expériences misant sur l’intelligence collective, il semblait pertinent et passionnant pour notre collectif de nous engager dans la contribution à ce document. Si nous avons été déçuEs de ne pouvoir partager nos expériences et nos méthodes d’organisation collective, nous avons surtout été atterréEs par le manque de moyens consacrés à ce dossier qui nous paraissait devoir être mis en première ligne et disposer de toutes les attentions, et donc des moyens permettant de mener un réel travail de coopération. L’adoption de la proposition du PCAET n’a pas été formalisée par un vote mais par une vague question à l’assemblée “on est touTEs d’accord?” par l’animateur, Stéphane Galibert, président du Conseil de Développement du Pays du Mans, par ailleurs promoteur immobilier. Le même qui abat des arbres centenaires pour construire un ensemble immobilier de luxe à Prémartine, en assurant que replanter davantage d’arbres constitue un bénéfice pour l’environnement.

Ce PCAET manque cruellement d’ambition, ne prend pas même le soin de fournir les estimations chiffrées en terme de réduction de gaz à effet de serre (GES) de ses fiches actions et fait le choix du développement industriel d’énergies renouvelables plutôt que celui d’une métamorphose de notre territoire.

Notre plan climat alternatif à vocation à constituer une vision puissante et sans retenue de ce que nous pourrions imaginer collectivement mettre en place avec un courage politique fort pour s’aligner sur une trajectoire compatible avec les 1,5°C. Il est issu du rapport de B&L Evolution, bureau d’étude qui accompagne des collectivités pour rédiger leur PCAET.

En voici 4 idées fortes :

Pensons à l’échelle du département ;

Organisons la coopération, la mutualisation ;

Engageons un processus citoyen décisionnaire des transformations profondes de notre modèle de société ;

Misons sur des expérimentations innovantes pour structurer une nouvelle économie au service du bien commun.

Il s’agit d’un travail ouvert, pouvant encore être amélioré et proposé à l’ensemble des collectivités souhaitant ouvrir leur imaginaire hors des chemins balisés du capitalisme vert. Nous attirons l’attention sur le fait que les mesures ne peuvent être prises isolément, sans cohérence d’ensemble, sinon pour valoriser un projet d’éco-blanchiment.

Notre proposition est accessible à l’adresse alterplanclimat72.org.

Elle s’inscrit dans une vision politique de l’écologie et se distingue de la seule protection de la nature, transformant les structures économiques, juridiques et politiques, et notre rapport quotidien et pratique au monde. Elle englobe la démocratie, les inégalités (sociale, de genre, de génération), les communs, le soin et l’accueil digne des êtres humains. Nous dénonçons avec plus d’insistance encore l’instrumentalisation de l’écologie faite par les partis prônant la xénophobie et la haine des étrangerEs pour inciter au repli et à la haine. Cette métamorphose implique des choix, des conflits et la désignation de responsables. ChacunE doit prendre sa part en n’oubliant pas que les principaux responsables de cette situation d’une gravité extrême sont les banques, les fonds de pensions, les multinationales et les responsables politiques qui les soutiennent, laissent faire, étouffent et répriment la création d’autres mondes, hors du capitalisme, de la domination et de la marchandisation de tout.

A la fuite en avant de la croissance verte, ou au retour à l’autarcie, nous préférons « un détour vers l’humilité d’un monde fini, vers la sobriété, pour inventer un monde désirable pour l’ensemble des habitantEs de la seule planète dont nous disposons


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La motion des animaux non humains de Connerré refuse le PLUi du Gesnois Bilurien

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Motion adressée à la commission d’enquête PLUI Gesnois Bilurien.

Réunis en assemblée nocturne extraordinaire le 11 janvier 2020 au lieu dit Rollin sur la Commune de Connerré, les délégués des espèces ci-dessous (voir feuille d’émargement), vous font part de leurs observations concernant le projet de Zone d’Activité du PLUI du Gesnois-Bilurien.

38 ha de nos espaces de vie, nourriture, reproduction, jeux, menacés de disparition !

C’est une aberration écologique !

Les délégués des chevreuils ont fait remarquer que leurs habitudes rituelles et séculaires les font se déplacer de la parcelle de Rollin, en passant par celle de la Genetière, pour se rendre ensuite, traversant les champs et prairies de la Longueraie et des Cohernières, aux bois des Galandais et de Galande. Ils aiment aussi batifoler sur les parcelles de reboisement à Rollin et la Genetière, parcelles non répertoriées par le PLUI mais déjà condamnées par lui …

Autres aspect inconnu du PLUI, les nombreuses haies bocagères dont les humains connaissent les bienfaits écologiques à tous point de vue. Elles disparaitraient du paysage pour être remplacées… par des clôtures grillagées de plusieurs mètres de haut ! Comment ferions-nous pour survivre dans ces conditions ???

Bonjour la défense de l’environnement dont tous les humains-élus soit disant se réclament…

Un seul point d’eau accessible toute l’année (non asséché l’été) existe pour nous abreuver et il est très fréquenté : celui de la grande mare située à Rollin (terrain de la famille Papin), lieu de rendez-vous matinal et crépusculaire des chevreuils, sangliers et autres espèces….

Les délégués des oiseaux de nos campagnes, sédentaires qui représentaient aussi les espèces migratoires, se demandent avec inquiétude où ils feraient dorénavant leur nid si un tel massacre se produisait… Sans compter sur la raréfaction de leurs sources de nourritures, qu’il s’agisse de plantes à graines des champs et des haies ou des insectes à gober…

Autre conséquence néfaste de ce projet : avec vos constructions bien bétonnées, la disparition des prairies naturelles et champs cultivés, vitaux pour nos amis insectes volants … On ne verrait plus fleurir, entre autres, les coquelicots, pâquerettes et bleuets. N’oublions pas non plus toutes les espèces qui vivent au ras du sol naturel, et dans le proche sous-sol, source de biodiversité, sans qui nous ne serions rien, nous animaux comme vous les humains. Un humain Darwin l’a dit : une terre sans ver de terre est stérile… comment vont faire les vers de terre pour vivre sous le béton ????

C’est donc pour toutes ces raisons que nous délégués des espèces animales sommes farouchement contre l’implantation de cette Zone d’Activité sur notre territoire!

Ont signé la feuille d’émargement les délégués des espèces suivants : chevreuil , sanglier, renard, lapin, grenouille, crapaud, triton, salamandre, abeille, bourdon, guêpe, ver de terre, papillon, coccinelle, écureuil, hérisson, héron, escargots, limaces, poules d’eau, canards sauvages, chauve souris, vache de la Petite Courtillère, âne et poney de la Courtillère, bœuf du Grand Perray, mésange, verdier, merle, rouge-gorge, bouvreuil, pic vert, pinson, moineau, pie, corbeau.

Excusées ayant donné mandat aux mésanges: les hirondelles (présentes de mars à septembre) en villégiature en ce moment en Afrique…

Message de soutien du célèbre scarabée «pique prune» de l’A28.

Aux bons soins de l’Association pour la protection des Cohernières et de ses environs qui défend depuis 20 ans notre cadre de vie.

Ci-dessous, les photos de Bambi de Rollin-La Courtillère et celle d’une de ses parentes en promenade aux Cohernières…


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D’un cèdre… qui cache la forêt

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Ce matin, après une nouvelle action de blocage du chantier du promoteur YesWimmo, il a été décidé en assemblée de venir à la rencontre des responsables (politique) de la vie et de la mort de nos arbres. Seule survivant d’un ensemble arboré sur plusieurs parcelles de l’avenue Bollée, notre cèdre libanais est l’arbre qui cache la forêt que pourrait être notre ville si elle n’était pas soumise aux logiques de développements mortels soutenues pas les politiques successives…

Voilà le message qu’ont reçus MM. S. Le Foll et S. Lopes, élu à l’urbanisme.

Messieurs,

En vos qualités d’élus représentant de la politique de la ville et des choix d’urbanisme, nous souhaitons vous faire part de notre besoin d’un échange concernant différents chantiers menés en ce moment même dans notre ville et qui menacent nos vies par l’abattage d’arbres centenaires.
Nous nous présenterons à l’Hôtel de ville ce vendredi matin à 9H.
L’urgence porte aujourd’hui sur un cèdre centenaire plongeant ces racines dans la parcelle cadastrale 154 du 237 avenue Bollée, et trame sans doute un réseau souterrain sur des dizaines de parcelles environnantes. Le chantier du promoteur YesWimmo a commencé à couper profondément ces racines et nous imaginons le pire pour cet arbre très prochainement.
Si la ville et ses habitantEs seront bénéficiaires de ces nouvelles propositions de logements, nous estimons devoir faire entendre que d’autre modes constructifs sont possibles, respectueux des terres et de l’environnement vivant sur lesquels ils prennent fondation, évitant le béton, fut-il caché par un bardage bois…
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette proposition et tiendrons compte, le cas échéant, de l’intérêt que vous donnerez à une alerte citoyenne.

Participent à ce mouvement des membres du mouvement climat Alternatiba/ANV-COP21 et du mouvement gilet jaune, des membres de l’association Patrimoine Environnemental Menacé, des citoyens et des citoyennes organisés.


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Nous ne cèdrerons pas!

Ce matin nous nous sommes rassembléEs pour bloquer le chantier de YesWimmo avenue Bollée, bétonneur local et abatteur d’arbres en série (un petit rappel sur le parc Prémartine?). Nous appelons à protéger un cèdre centenaire sur une parcelle attenante à ce chantier.

Si l’abattage de l’arbre n’a pas eu lieu aujourd’hui, nous attendons des informations pour agir directement et sauver cet être à qui nous devrions apporter le plus grand des soutiens.

Quel que soit le promoteur, quelLEs que soient les éluEs qui permettent des actes aussi irresponsables, nous clamons que d’autres modèles de constructions sont possibles, qui ne fassent pas table rase du terrain comme si tout pouvait éternellement continuer sans la moindre préoccupation pour le vivant!
Un autre habitat est possible, et il n’est pas dans le béton! La terre, la paille et le bois sont des ressources locales qui permettent de penser d’autres formes d’habitats, bien moins énergivores pendant et après la construction. Ce sont des filières qui pourraient être développées avec un peu de courage politique…

Nous ne cèdrerons pas!

 


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Les citoyenNEs en lutte pour sauver les arbres du parc Prémartine

Face à l’urgence climatique et à la destruction de la biodiversité, nous n’avons pas le luxe de nous passer des 158 arbres du parc Prémartine (ancien siège du Crédit Agricole). Certains de ces arbres sont pluricentenaires.

 

Samedi 26 octobre 2019, des citoyen⋅nes ont signifié, par leurs actions, leur détermination à empêcher un projet contraire à la justice sociale et environnementale. Destructeur d’arbres, cet ensemble immobilier de luxe bénéficiera à une minorité aisée au détriment de la majorité de la population.

Ces citoyen⋅nes ont, comme dans plusieurs autres parcs de la ville cette semaine, noué des rubans blancs autours de troncs d’arbres dans le Jardin des plantes pour figurer les conséquences de leur abattage, pour les protéger symboliquement, et laisser des messages.

En août, avant même que le permis de construire n’ait été accordé, un if centenaire avait été abattu dans le parc Prémartine. Son tronc, énorme, ainsi que ses nombreuses branches gisent encore en lieu et place où l’arbre se dressait depuis plus d’un siècle. Ce sont ces branches que les militant⋅es, considérant qu’elles représentent un commun qui leur a été volé, ont transportées et déposées devant le siège de la société en charge de financer l’opération immobilière, BGJ, avenue François Mitterrand. Un faux sang y a été laissé pour symboliser le caractère criminel de ces abattages d’arbres.

Illes se sont enfin rendu⋅es devant la mairie du Mans pour dénoncer la collusion entre des intérêts privés et la municipalité. En 2013, la mairie a vendu un terrain lui appartenant avenue O. Messiaen au Crédit Agricole qui, après avoir abattu un demi-hectare boisé y a installé son nouveau siège. La mairie a ensuite facilité la reprise de l’ancien siège du Crédit Agricole, laissé vacant (un parc en pleine ville!), à un promoteur local, Stéphane Galibert, par ailleurs président du Conseil de Développement du Pays du Mans, chargé de piloter l’actuel Plan Climat Air Eau Territorial (PCAET). Cinq ans plus tard, le Conseil Communautaire a voté la modification du Plan Local d’Urbanisme permettant de mener ce projet immobilier en s’exonérant de la part de logements sociaux imposés par la loi.

Ces actions (rassemblement, manifestation, prises de parole), durant toute la matinée, et mobilisant plusieurs dizaines de citoyen⋅nes, montrent la détermination à empêcher ce projet. En s’emparant de branches d’if, illes ont voulu alerter sur le danger mortel qu’encoure notre ville en se privant des moyens de vivre dans une ville respirable.

Dans un contexte d’urgence climatique et d’extinction de la biodiversité, se traduisant par des canicules plus fréquentes, détruire une protection indispensable à la ville comme à la planète constitue un acte criminel. La compensation avec des arbres, qui mettront plusieurs dizaines d’années à pousser, ne nous soulagera pas lors des prochaines canicules.

L’arbre est capable de produire l’oxygène dont un être humain a besoin quotidiennement. Il procure de la fraîcheur en ville pendant les canicules et réduit le taux de mortalité lié à la pollution de l’air de 6%. 1

Construire un hôtel de luxe aux bénéfices d’intérêts privés constitue un préjudice grave pour l’intérêt général lorsqu’il entraîne de telles destructions. L’intérêt général commande de préserver et de multiplier les espaces verts pour rendre vivables les villes. Malheureusement, d’autres projets vont dans le même sens, à Béner par exemple où un projet de zone commerciale inutile et nuisible menace directement l’approvisionnement en eau de la ville du Mans, fait courir des risques d’inondations et prive les habitant⋅es de zones naturelles qui gagneraient à être confiées à des fins de productions maraîchères.

Dans ce cadre, nous saluons la prise en compte par les élu⋅es, des nombreux avis laissés sur l’enquête publique du PLUi qui ont permis que soient protégés le parc de St Aldric et une parcelle en agriculture bio à la Chapelle St Aubin.

Si de telles décisions ont pu être prises, et considérant que Le Mans comporte un fort taux de logements vacants et de friches, nous appelons à ce que le PLUi empêche l’abattage d’arbres et la réduction des espaces verts. Il est ainsi mensonger de prétendre comme Stéphane Galibert, un des promoteurs du projet, que celui-ci sera bénéfique pour l’environnement et la ville.

Stop à l’écoblanchiment !

Nous exigeons l’arrêt immédiat de ce projet criminel et appelons à la plantation massive de nouveaux arbres !

Nous, citoyen⋅ne⋅s, si les promoteurs privés poursuivent ce projet et si les élu⋅es renoncent à porter l’intérêt du vivant présent et à venir, prendrons nos responsabilités en poursuivant la mobilisation contre ce projet néfaste socialement et écologiquement. Car nous n’avons pas d’autre choix, pour laisser un avenir digne et vivable, aux générations futures.

Pour que les arbres ne deviennent pas un luxe, nous poursuivrons la lutte !