Comme partout en France, des citoyens se sont mobilisés en masse à Orléans pour le climat

Orléans, le 28 mars 2021. A la veille de l’examen du projet de loi Climat et Résilience en séance plénière à l’Assemblée nationale, près de 180 manifestations ont eu lieu partout en France, pour dénoncer son manque d’ambition et exiger un texte à la hauteur de l’urgence écologique. A Orléans, 650 personnes se sont retrouvés répondant à l’appel de plusieurs organisations locales. Les manifestants ont profité de l’évènement pour faire le lien avec les Assises de la Transition d’Orléans Métropole, qu’ils espèrent à la hauteur des attentes, et converger en fin de parcours avec les intermittents du spectacle et salariés de la culture occupant le théâtre orléanais depuis plusieurs jours.

Ce dimanche, 650 citoyens et citoyennes se sont mobilisés à Orléans pour dénoncer le projet de loi “Climat et Résilience”, examiné demain en séance plénière à l’Assemblée Nationale. Tout comme 110 000 personnes dans 180 villes de France, ils ont réclamé une loi bien plus exigeante que celle proposée par le Gouvernement français. En effet, cette dernière est très loin de répondre à l’objectif de 40 % minimum de réduction d’émissions de gaz à effet de serre inscrits dans la feuille de route de la Convention Citoyenne pour le Climat et, encore moins le nouvel objectif européen de diminution de 55 %.

Chaque jour qui passe sans que nous ne faisons rien aggrave le dérèglement climatique et nos conditions de vie sur Terre : malgré la pandémie mondiale, 2020 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Aucune mesure ambitieuse n’a été prise sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, et ce dernier texte législatif concernant l’environnement le confirme une fois de plus., dénonce Guillaume Guerré d’Ingré-Ormes 2030.  

Tous les observateurs sont unanimes :

  • Les 150 membres de la Convention citoyenne pour le Climat, qui ont attribué une note de 2,5/10 à l’action gouvernementale en réponse à leurs propositions.
  • Le Conseil National de la Transition Écologique.
  • Le Conseil Économique, Social et Environnemental.
  • Le Haut Conseil pour le Climat, ce dernier jugeant même que l’État français s’engageait dans des délaismanifestement incompatibles avec le rythme attendu de l’action contre le changement climatique”.
  • Ainsi que de nombreuses autres organisations.

Le Gouvernement, qui a pourtant été reconnu coupable d’inaction climatique à deux reprises récemment, a mis sciemment de côté ou, du moins, considérablement amoindri les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat que cette loi était censée reprendre. En ce sens, Emmanuel Macron a trahi sa parole donnée aux citoyen.ne.s de la Convention Citoyenne pour le Climat. Par ses actes, il confirme le bilan très faible de son quinquennat sur le plan environnemental.

La Convention Citoyenne pour le Climat est un exercice démocratique inédit qui a permis à1 50 citoyens, représentatifs de la société française, de se former et de trouver des consensus pour proposer un socle minimum pour une autre société plus résiliente et respectueuse du vivant. Ne pas respecter leur travail aujourd’hui est un déni de démocratie.rappelle Thomas d’Alternatiba

Le Gouvernement d’Emmanuel Macron a malheureusement usé de tous les stratagèmes possibles pour empêcher les députés d’améliorer le projet de loi ” Climat et Résilience “ : passage en procédure accélérée, temps législatif programmé réduisant les débats au maximum, article 45 de la Constitution interprété de manière stricte (44 % des amendements déposés ont été déclarés irrecevables, le plus haut taux de tout le quinquennat). Les lobbys, qui n’avaient pas pu agir directement sur le processus de la Convention Citoyenne pour le Climat, ont également tout mis en œuvre pour affaiblir le texte, menant à des situations ubuesques comme le débat sur l’aide à l’achat de véhicules neufs pour les ménages précaires évacué en 10 minutes après une heure et demi de débats sur l’admission des voitures de collection dans les zones à faibles missions.

Si la mobilisation qui a eu lieu à Orléans répond à l’appel lancé par plus de 400 organisations (un record) et de nombreuses personnalités comme Cyril Dion, Yann Arthus-Bertrand, ou encore l’actrice Lucie Lucas. Les collectifs orléanais organisateurs de la marche (Alternatiba Orléans, ANV-COP21 Orléans, Extinction Rébellion Orléans, Ingré Ormes 2030, ATTAC 45, OXFAM 45 et le Collectif La Loire Vivra) ont également profité de cet évènement pour évoquer également des enjeux locaux.

Ils ont naturellement exprimé leurs espoirs dans les Assises de la Transition, une démarche locale, initiée par la Métropole orléanaise qui, comme la Convention Citoyenne pour le Climat, souhaite associer largement les citoyen.ne.s, mais qui, ils l’espèrent, amènera les élus locaux à être bien plus ambitieux que le Gouvernement. Un rendez-vous avec Mme Régine Engström, la Préfète du Loiret et du Centre-Val de Loire, a aussi été sollicité afin de porter ce message auprès des représentants locaux de l’État.

Enfin, un soutien au mouvement de la culture a clôturé cette marche avec un arrêt au théâtre d’Orléans, actuellement occupé par les intermittents du spectacle. Cette convergence des luttes symbolise l’indispensable lien entre la culture et l’écologie pour imaginer et apporter des réponses aux enjeux de la crise environnementale et sociétale que nous traversons. Si notre société occidentale tend à opposer nature et culture, d’autres perspectives nous invitent à questionner cet à priori en modifiant nos représentations culturelles dominantes pour y intégrer les enjeux écologiques. Or, il est possible de proposer des nouveaux imaginaires et récits collectifs qui insistent plutôt sur les nouvelles façons de vivre à l’ère de la transformation écologique de notre monde. À travers les représentations du monde qu’elle propose par les arts, la culture est indispensable pour façonner une société plus résiliente et plus inclusive. Ce plan de relance doit soutenir et relancer un secteur essentiel, tout en intégrant la culture dans la réflexion sur notre modèle de société.